Vous vous souvenez peut-être de ce que vous étiez en train de faire, fin novembre 2008, lorsque la vague Twilight a déferlé sur le monde. Moi, oui. Je collais des posters de Robert Pattinson arraché dans Fan 2 sur mon mur. Et à défaut d'avoir le droit d'aller voir le film au ciné «comme les grands», je lisais et relisais le bouquin de Stephenie Meyer pour m'imprégner de cette ambiance emo et fleur bleue.
Quinze ans après sa sortie en salles, quelque chose dans Fascination nous fascine toujours (désolée, elle était facile). Peut-être est-ce son ambiance indé. Sa mélancolie, ses couleurs froides, son romantisme triste et tranquille ou encore ses voiles de brume planant comme un mystère sur des forêts de pins humides. Peut-être est-ce la mythique scène de baseball. Ou tout ça à la fois.
Une chose est sûre. Le film de Catherine Hardwicke doit aussi énormément à ses acteurs principaux, Kristen Stewart et Robert Pattinson.
Si vous avez passé les quinze dernières années dans une grotte, petit rappel du pitch. Isabella Swan, lycéenne relativement banale, se retrouve déracinée de son Arizona gorgée de soleil pour atterrir dans le bled tristounet, pluvieux et mortellement chiant de Forks. De quoi lui laisser le temps de tomber follement, éperdument et irrémédiablement amoureuse d'Edward Cullen, le vampire maudit, délicat et torturé, qui traîne son spleen et sa pâleur depuis 1917.
Coup de bol pour les mordus de cette histoire d'amour impossible entre Bella l'humaine et Edward le vampire, la réalité se mêle à la fiction: le couple a vraiment existé.
Flash-back. Nous sommes en 2007, à Venice, Californie. Lui, c'est le beau Brit' rock'n'roll, qui mêle bière, musique et une colloc' à Londres avec ses potes/aspirants acteurs. Après une apparition remarquée, mais très vite oubliée, dans la saga Harry Potter, Rob songe vaguement à laisser tomber le cinéma.
Elle, c'est la native de LA, fille d'un producteur et d'une scénariste qui a grandi dans le sérail, et compte déjà à son actif quelques films au succès assez modeste. C'est sur un tournage qu'elle a tapé dans l'oeil de Catherine Hardwicke. Le test informel a «captivé» la réalisatrice désignée pour l'adaptation du best-seller mondial Twilight.
Catherine Hardwicke tient son Isabella Swan.
Le choix de son Edward, le vampire à la beauté et à l'aura inhumaine, est un tantinet plus compliqué. Plusieurs jeunes comédiens prometteurs tentent leur chance pour le rôle. Bien trop lisses, trop beaux gosses au premier degré, genre starlettes du lycée et de l'équipe de foot. Il lui faut plus «surnaturel». Sans oublier que l'alchimie doit impérativement opérer avec l'actrice principale, déjà choisie.
C'est un Robert Pattinson, «un peu sauvage», le physique «glabre et potelet d'avoir bu de la bière toute la journée», qui se présente au casting sans trop y croire. L'audition entre ces deux comédiens «plutôt timides, un peu nerveux et maladroits» a lieu dans la cuisine de Catherine Hardwicke.
Et c'est le coup de foudre.
Kristen insiste pour que ce soit Robert. Ce n'est pas son premier choix, mais Catherine Hardwicke cède. A deux conditions. Le Britannique de 21 ans doit se remettre rapidement en forme et formuler une promesse solennelle. Ne pas toucher (tout de suite) à sa partenaire d'affiche.
On ne sait pas trop dans quelle mesure le beau Robert a respecté sa promesse. Pendant des mois, voire des années, sa romance avec Kristen sera seulement l'objet de fantasmes, de spéculations et de démentis farouches. Un jeu qui semble beaucoup amuser les deux principaux concernés.
C'est avant un premier baiser volé par les paparazzis, en novembre 2009, à New York. Il faudra attendre quelques mois supplémentaires pour obtenir une vague confirmation des membres de l'équipe du film.
Dieu entendra les prières du producteur. Le tournage des deux ultimes volets de la saga se déroule dans l'amour, la joie et la bonne humeur. Le clap de fin a lieu au printemps 2011, sans compter les quelques plans supplémentaires effectués, en avril de l'année suivante.
A l'été 2012, alors que le couple ose enfin s'afficher en public et que Robert parle mariage en interview... Patatra.
Kristen Stewart est prise sur le fait par le magazine People en train de rouler une pelle à Rupert Sanders, réalisateur du film Blanche-Neige et le Chasseur dans lequel elle tient le rôle principal. L'infidélité bouleverse les fans perdus de «Robsten». En particulier un certain Donald Trump, qui fait part de son désarroi au travers de onze diatribes enflammées, sur feu Twitter.
En dépit de l'avis de Dr Donald Trump, conseiller matrimonial en herbe, Robert Pattinson, bien que le «coeur brisé et en colère» selon des sources, n'écoutera pas. Après une brève séparation et communiqué de sa belle pour s'excuser platement de cette «erreur momentanée», le couple se remet ensemble. Avant une nouvelle coupure, en mai 2013. Finale, celle-ci.
Une décennie après cette rupture aussi brutale que déchirante, les deux anciens amants, outre des acteurs accomplis, sont des âmes en paix. Après un coming out en fanfare, Kristen s'est fiancée avec sa compagne de longue date, la scénariste Dylan Meyer, en 2021. Quant à Robert Pattinson, en couple avec la chanteuse Suki Waterhouse depuis 2018, on a appris cette semaine qu'un futur bébé est imminent. Un joli moyen de marquer le coup pour les 15 ans du film qui a fait décoller sa carrière.
Sur le plan personnel, vous serez heureux de savoir que Kristen et Rob s'entendent très bien. Ce lundi (décidément, les étoiles se sont donné le mot), la réalisatrice Catherine Hardwicke est revenue sur une anecdote vieille de quelques mois, à l'occasion d'un podcast.
Et quelle n'est pas sa surprise lorsque, quelques minutes après cette incursion imprévue, son ancienne protégée Kristen Stewart s'incruste à son tour - non sans avoir d'abord «sonné à la porte» de Robert, pour vérifier si elle a bien le droit d'entrer. Punkette mais bien élevée, la Kristen.
Catherine Hardwicke lui réplique alors en riant qu'elle s'est «un peu plantée». Kristen admet qu'elle aussi. «On s'est tous serrés dans les bras, on s'est dit que c'était vraiment dingue et cool.» De quoi réchauffer nos coeurs de fans tout mous, quinze ans après avoir battu pour Edward et Bella.