Son retour a été LA surprise de Noël. Et puis, en même temps, «c'est presque comme si elle n'était jamais partie», s'est ému quasi instantanément le Times. Trente ans après sa séparation du prince Andrew et sa brusque mise à l'écart de la famille Windsor, la duchesse d'York a refait son petit bonhomme de chemin. Patiemment. Fidèlement. Loyalement. Pour remettre les pieds avec assurance et un grand sourire sur le sentier terreux de Sandringham.
Un exploit public qui aurait été encore impensable il y a quelques années, lorsque le prince Philip était encore là pour dicter sa loi. Le prince consort était réputé pour vouer une haine implacable à sa belle-fille.
Ce n'est pas du tout le cas de son successeur, Charles III, qui a assez de chats à fouetter et de conflits familiaux à gérer, pour tenir à l'écart la mère de ses nièces plus longtemps. Qui plus est, une loyaliste de la première heure, dont la fidélité à la famille royale et à l'institution ne s'est jamais démentie depuis trois décennies.
«Sarah a toujours été proche du roi et l'aime, et elle s'est de plus en plus rapprochée de Camilla», souffle un initié du palais auprès du tabloïd Page Six. Il se murmure en effet que la reine aurait même joué un rôle actif dans la réhabilitation de la duchesse. Après tout, Camilla en connait un rayon pour redorer son image publique.
Il y a pourtant longtemps que Fergie aurait pu couper les ponts avec cette exécrable belle-famille royale. Sa séparation est annoncée en 1992. Les raisons divergent. L'absence fréquente d'Andrew en tant qu'officier de la Royal Navy? L'examen constant de leur mariage par le public? Le désir de la duchesse de trouver un emploi, comme elle l'expliquait elle-même lors d'une interview en 2007?
Sans oublier les photographies de Sarah Ferguson avec un multimillionnaire texan. Suivies, un peu plus tard, de celles prises un après-midi, au bord d'une piscine turquoise, à Saint-Tropez, en plein léchage d'orteils par son conseiller financier. Des images qui, sitôt atterries sur la table du petit-déjeuner de la reine au château de Balmoral, achèvent d'acter son éviction.
A quelques pépins de relations publiques près, Fergie serait pourtant un don du Ciel pour la Firme. Alors que le mariage de Charles et Diana s'est terminé dans la houle et les pages des tabloïds, celle du prince Andrew et de sa femme s'est faite à l'amiable. Si bien qu'en 2008, pour «le bien des enfants», Fergie prend ses quartiers dans le manoir d'Andrew, le Royal Lodge, dans une aile séparée. La plupart des initiés s'accordent sur la possibilité qu'il y ait eu des «mouvements de couloir».
Platonique ou non, leur amitié et leur dévouement l'un envers l'autre reste d'une solidité à toute épreuve. Rien, pas même la lente descente aux Enfers d'Andrew, ne viendra la fissurer. Fergie est le «ciment de la famille d'York». En 2011, alors que son ex-mari est déjà empêtré jusqu'au cou dans le scandale de ses liens avec le pédophile Jeffrey Epstein, elle écrit dans son autobiographie: «J’aime Andrew aujourd’hui encore, comme je l’ai fait lorsque je l’ai rencontré et épousé. Je ne le trahirai ni ne vendrai jamais ses secrets.»
Si Sarah Ferguson n'a jamais confirmé expressément qu'un remariage avec son premier mari était une possibilité, elle n'a pas fait grand-chose pour étouffer les spéculations. Son retour en grâce, ce week-end, n'a rien fait contre. Maintenant que Fergie est de retour, qu'attendent les deux acolytes pour officialiser?
Tous les initiés ne s'accordent pas. Si l'historien Duncan Larcombe assure au Daily Beast que, «s'ils devaient se remarier, ils l'auraient déjà fait», un autre ami de longue date d'Andrew assure qu'une officialisation semble «inévitable d’ici quelques années».
Sur le papier, en tout cas, rien n'est impossible. Si le duc d'York devrait demander d'abord la permission à son roi de frangin, il serait malvenu pour Charles de refuser, compte tenu de son propre historique sentimental compliqué.
Reste toutefois un grand bémol à l'idée d'un remariage: la carrière de Fergie. Désormais très investie dans le secteur privé, autrice de romans à succès, animatrice de son propre podcast et contributrice fréquente à la télévision, l'entreprenante duchesse ne lâchera pas les affaires de sitôt. Ce, même si son succès commercial dépend de ses liens à la royauté. Passés... ou actuels.
«Elle est très satisfaite de l'arrangement actuel où elle bénéficie de tous les avantages d'être dans la famille royale, sans aucune restriction», souligne Andrew Lownie, historien et biographe, qui s'apprête à publier une livre sur Andrew.
Rangeons donc les chapeaux, mais pas trop loin sur l'étagère. C'est bien connu, les royals adorent les heureux évènements. En particulier quand ils permettent d'éclipser la part d'ombre de leurs membres.