De JFK à Lady Di, en passant par Kurt Cobain, rien de tel qu'une mort tragique pour servir de terreau fertile aux thèses complotistes les plus fumeuses. Celle de Thomas Kingston, ce 25 février, à l'âge de 45 ans, ne fait hélas pas figure d'exception. Mais qui était exactement ce fringuant habitué des cercles aristocratiques?
Thomas Kingston, selon ses proches, c'était avant tout un type «formidable». Un pur «gentleman».
Fils d'un avocat londonien et d'une philanthrope, Thomas gravite depuis longtemps dans les hautes sphères et sur les pelouses verdoyantes des terrains de polo. Parmi les conquêtes de cet ancien étudiant de l'université de Bristol devenu diplomate en Irak, nulle autre que la mondaine Annabel Kilner ou encore Natalie Hicks-Lobbecke, la première petite amie sérieuse du prince William.
C'est en 2011 que Thomas Kingston, reconverti dans la finance, se rapproche au plus près de la haute société. Ami proche de Pippa Middleton, sœur de la princesse Kate, nos deux compères auraient entretenu une liaison pendant plusieurs mois. Une rumeur jamais officiellement confirmée par les intéressées, mais les photographies du duo ne laissent guère de place au doute sur leur proximité.
Leur idylle ne s'éternisera pas. Sans rancune, comme on dit. Un ami de Thomas Kingston glisse d'ailleurs au journaliste royal Richard Kay:
La preuve, quelques années plus tard, en 2017, lorsque Thomas Kingston se glisse parmi les convives au mariage de Pippa avec son actuel mari, James Matthews. Il est alors accompagné de sa petite amie, Lady Gabriella Windsor.
«Ella», pour les intimes, est la fille du prince Michael de Kent, cousin germain du roi Charles. 56ᵉ dans la succession du trône britannique, excusez du peu. Le couple, qui a fait connaissance par le biais d'amis communs en 2015, se mariera quatre ans plus tard à la chapelle St-George de Windsor. La reine Elizabeth et le prince Philip sont dans l'assistance, sans oublier tout le reste de la clique Windsor. Thomas Kingston vient de sceller définitivement son destin dans la noblesse anglaise.
Ce 25 février 2024, Thomas se trouve en visite chez ses parents, dans les Cotswolds, lorsqu'il s'évapore. Au retour de sa promenade avec les chiens, son père, William Kengston, ne le trouve nulle part. Trente minutes d'appels et de recherches plus tard, le patriarche se résout à forcer la porte verrouillée d'une dépendance située sur le domaine. C'est là qu'il découvre son fils, sans vie, une arme à feu à ses côtés. L'enquête conclut à un décès par «traumatisme crânien». La mort n'est pas «suspecte». Aucune autre partie n'a été impliquée.
Deux jours plus tard, le 27 février, le palais de Buckingham se fend d'un communiqué au ton poignant pour annoncer le décès de ce «mari, fils et frère bien-aimé».
Hasard malheureux du calendrier, le suicide présumé survient au milieu d'une crise de relations publiques sans précédent pour la famille royale. Le sort de la princesse Kate, en convalescence, est sur toutes les lèvres. Il n'en faut pas plus pour qu'une poignée d'internautes tissent un lien imaginaire entre la disparition de la princesse de Galles et le décès de Thomas Kensington.
La photo de famille retouchée de Kate sans son alliance, publiée le week-end dernier par le palais de Kensington, ne fera qu'alimenter le moulin conspirationniste et le tourbillon de rumeurs sur l'état du mariage avec le prince William. Si d'aucuns, comme le présentateur du Late Show Stephen Colbert, préfèrent évoquer un adultère du côté du prince, certains en sont persuadés: Kate et Thomas auraient eu une liaison. Une théorie si absurde qu'il est peu probable que le palais de Kensington ne prenne jamais la peine de la réfuter.
Autre triste coïncidence, c'est sur la route des funérailles de Thomas Kengston, mardi, que Kate a été photographiée aux côtés du prince William. Sa deuxième apparition, fugace, depuis le mois de décembre.
Le prince s'est ensuite glissé, sans elle, dans la chapelle royale du palais Saint-James, au milieu de quelque 140 amis et membres de la famille. Le roi Charles, privé d'évènements publics au milieu de son traitement contre un cancer, et la reine Camilla, déjà engagée au palais de Buckingham, n'étaient pas présents pour saluer la mémoire de cet «homme d'exception». Emporté, malgré lui, dans le drame du Gate Middleton.