Mais où est passée Peng Shuai? C'est la question qui inquiète le monde du tennis, depuis les dernières révélations choc de celle-ci. Mardi 2 novembre, la joueuse de tennis a décidé de sortir du silence en publiant, sur le réseau social chinois Weibo, un long article détaillé incriminant un ancien vice-premier ministre chinois. Peng Shui a accusé l’ex-dirigeant Zhang Gaoli âgé de 75 ans de l’avoir forcée à un rapport sexuel trois ans auparavant alors qu'ils étaient en liaison.
En moins de trente minutes, l'article qui touchait un haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) a été censuré de la plateforme. Une mise sous silence qui a alerté de nombreux internautes, d'autant plus que la championne de 35 ans, qui avait notamment remporté Roland-Garros en double en 2014, serait désormais portée disparue.
Pointée du doigt pour son silence depuis le début de l'affaire il y a une dizaine de jours, la WTA a finalement pris la parole dimanche. «Les récents événements en Chine qui concernent la joueuse Peng Shuai sont très inquiétants. Nous nous attendons à ce que cette affaire soit traitée correctement», a écrit le patron de la WTA, Steve Simon, dans un communiqué dimanche soir. Le patron de la WTA n'a cependant fait aucune référence à la disparition présumée de la jeune femme.
Des personnalités reconnues se sont également exprimées, sur Twitter. Notamment l'une des joueuses les plus titrées de l'histoire du tennis, Chris Evert, en réponse au communiqué de la WTA, «Oui, ces accusations sont très inquiétantes. Je connais Peng depuis qu'elle a 14 ans, nous devrions tous être inquiets, c'est grave. Où est-elle? Est-elle en sécurité? Toute information serait appréciée», a-t-elle alerté.
Sur le réseau social, un nouvel hashtag prend de l'ampleur. Avec #WhereIsPengShuai, les internautes tendent à attirer l'attention sur l'inquiétante affaire, comme la joueuse de tennis professionnelle française Alize Cornet.
Let's not remain silent #WhereIsPengShuai 😰😰😰
— Alize Cornet (@alizecornet) November 13, 2021
Ce n'est pas la première fois que d'anciens fonctionnaires du gouvernement chinois sont accusés d'inconduite sexuelle. Cela s'est cependant souvent produit dans le cadre d'enquêtes sur la corruption. Les accusations de Peng Shuai vont, pour la première fois, à l'encore d'un haut responsable du PCC.
Le renforcement de la censure des réseaux sociaux ordonné par le président Xi Jinping, a rendu presque impossible la révélation de tels incidents. Ces dernières années, les organisations de défense des droits des femmes ont fait «l’objet d’une répression policière et d’attaques en ligne de la part des nationalistes chinois défendant une vision patriarcale de la société», comme l'explique Le Monde. (mndl)