Ikechukwu Azotam a mis de l'eau dans le gaz entre les New York Knicks et les Toronto Raptors. Cet analyste vidéo et statistique est accusé par les premiers d'avoir transmis illégalement des milliers de données aux seconds. Résultat: l'équipe new yorkaise vient de porter plainte lundi contre la franchise canadienne, à qui elle réclame plus de 10 millions de dollars de dommages et intérêts. On rembobine cette histoire aussi dingue que rare en NBA.
Azotam bosse pendant trois ans chez les Knicks, entre 2020 et 2023. Cet été, l'analyste vidéo est engagé par Toronto. Jusque-là, rien de mal, simplement un changement d'employeur. Mais la franchise new yorkaise monte aux barricades car, selon elle, son ex-employé a transmis des données confidentielles à sa nouvelle entreprise, concurrente des Knicks en NBA. Les fichiers en question? Des statistiques sur les joueurs, un livre de préparation pour la saison 2022-23, des analyses vidéo ou encore des informations sur les adversaires, comme le relève ESPN.
Pour les New Yorkais, le délit est clair:
C'est ce qu'ils mettent en avant dans leur plainte à la justice. Ils précisent qu'Ikechukwu Azotam avait signé une clause de confidentialité dans son contrat, qu'il n'a donc pas respectée.
Dans son dossier, le club basé à Manhattan explique qu'il a choisi la voie juridique plutôt qu'un jugement interne à la NBA, car il n'y a aucune disposition dans la constitution de la prestigieuse ligue nord-américaine traitant du vol de propriété intellectuelle ou de la protection de la propriété intellectuelle d'une équipe.
Les Knicks ont encore une autre raison: ils craignent que la personne en charge de gérer ce genre de différend à la NBA, Adam Silver, soit partiale. Une inquiétude qu'ils justifient par le lien étroit et amical que Silver entretien avec le boss des Toronto Raptors, Larry Tanenbaum, qui est aussi le président du conseil d'administration de la NBA:
En octobre, Toronto avait d'ailleurs demandé aux New York Knicks de retirer leur plainte initiale – déposée en août – pour que l'affaire soit réglée à l'interne de la NBA. Requête refusée par les New Yorkais, qui persistent donc avec cette nouvelle démarche au tribunal ce lundi.
De son côté, la NBA ferait bien d'adapter sa constitution, car les litiges concernant des vols de données vidéo et statistiques risquent de devenir fréquents, tant ce type d'analyses a pris de l'importance dans le sport professionnel. Ses dirigeants ont tout intérêt à ce que les Toronto Raptors restent les seuls dinosaures de la ligue.