La Coupe du monde au Qatar, ce n'est pas uniquement une question de nombre de buts, mais également de chiffres. Ceux, notamment, des travailleurs migrants morts dans le processus de construction des infrastructures dédiées au tournoi.
Selon les chiffres officiels offerts par le Qatar et la Fifa, il y aurait eu depuis 2021 trois morts liées aux conditions de travail, et 37 morts non liées au contexte professionnel. Ces chiffres se heurtent à ceux déployés par le média The guardian, qui articulait en 2021 un bilan de 6500 décès dus aux mauvaises conditions de travail sur les chantiers. La plupart des victimes étaient originaires des pays d'Asie du Sud, notamment de l'Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka.
Contrastant avec le discours habituel, le secrétaire général du comité d’organisation de la Coupe du monde Hassan Al Thawadi a admis dans une interview que...
Ces déclarations proviennent d'une interview menée par le journaliste britannique Piers Morgan sur TalkTV, dont des extraits ont été publiés sur Twitter ce lundi 28 novembre.
«Savez-vous combien de travailleurs migrants sont morts dans le contexte des constructions pour le tournoi?», demande le journaliste au patron de la Coupe du monde. «Entre 400 et 500 morts, je ne connais pas le chiffre exact», articule dans un souffle Hassan Al Thawadi. Et d'énoncer à plusieurs reprises:
L'organisateur a tenu à - soigneusement - souligner les efforts fournis par l'Emirat en matière de standards de sécurité et de santé sur les chantiers. Selon ses mots, la Coupe du monde aurait agi comme «un accélérateur et un catalyseur pour des réformes qui étaient nécessaires», en raison des projecteurs braqués sur la question des droits humains au Qatar.
«Ces améliorations ne datent pas de la Coupe du monde. Ce sont des améliorations que nous savions que nous devions faire en raison de nos propres valeurs», plaide avec insistance le secrétaire de 42 ans, très proche de l’Emir.