Dylan Page, verbatim, nous dit qu'«on ne peut pas s'endormir sur ce parcours» et par conséquent impossible de traîner en queue de peloton. L'ancien pro originaire d'Aigle avait participé aux Championnats d'Europe en 2018 sur un circuit moins exigeant.
L'épreuve sur route (le dimanche 6 août) de Glasgow va offrir une course typée ville: des bosses qui se succèdent, beaucoup de virages, des faux plats qui font mal, des relances régulières et un peloton qui fait l'élastique des heures durant. Tout le monde sera en file indienne, en bavera pour rester dans les premières places du paquet et la tête pourrait lâcher à force d'essayer de se maintenir.
La course sera divisée en deux parties: la première se disputera «en ligne», entre Edimbourg et Glasgow pour les 120 premiers kilomètres qui compteront deux ascensions assez longues - une première de 4,4 kilomètres à 3,4% et une seconde de 5,2 kilomètres à 4,2%.
Arrive ensuite le gros morceau de ces Mondiaux de Glasgow: une deuxième partie qui débutera après 151 km sur un circuit long de 14,3 km, avec 164 m de dénivelé positif répartis sur sept petites bosses, dont le sommet de la dernière côte - Montrose Street, 160 m à 13% - est situé à 1,4 km de l'arrivée. Les cyclistes devront enchaîner dix tours et demi dans le centre de Glasgow.
Des ascensions courtes et explosives, semblables aux classiques printanières, égraineront le peloton au fil des difficultés. Si elle est nettement moins intense que l'épreuve montagneuse d'Innsbruck (gagnée par Alejandro Valverde), l'édition écossaise ne sera sera pas à sous-estimer; la gestion de l'effort sera complexe.
La répétition des efforts et la somme des kilomètres pèseront sur les organismes. Certains experts ont comparé ce circuit final à un effort de type cyclo-cross, conjuguant intensité et efforts courts. Une course d'usure qui satisfera des coureurs tels que Mathieu van der Poel (sur le podium aux Championnats d'Europe 2018), Wout van Aert (également médaillé en 2018), Remco Evenepoel ou encore Alberto Bettiol.
En revanche, il sera plus difficile de briller pour Matteo Trentin, lauréat lors des Européens 2018. L'Italien, nouvelle recrue de l'équipe suisse Tudor, paraît limité pour se mêler à l'explication entre costauds.
Concernant nos représentants, nous avons deux cartouches qui pourraient jouer des coudes dans le final. Mauro Schmid et Marc Hirschi ont les qualités pour pédaler vers l'exploit.
Sur le papier, ces Championnats du monde n'ont rien d'insurmontable. Avec 2880 m de dénivelé positif à avaler sur 272 km de course, on est loin de la précédente édition en Australie et ses 4000 m de dénivelé. Mais comme susmentionné, la course se fera à l'usure et couronnera un cycliste adroit, spécialement si la météo s'en mêle. Surprise: on annonce de la pluie...
Pour nourrir ce chaos annoncé, il y a encore cette succession de 49 virages dans le circuit final - selon les calculs, le peloton changera de direction tous les 290 m. Le danger sera permanent et prégnant dans l'esprit des coureurs, encore plus dans cette rue piétonne et pavée qui pourrait également provoquer quelques pirouettes indésirables.