L'Association suisse de football (ASF) n'a toujours pas communiqué le nom du nouvel assistant de Murat Yakin. Or l'Euro approche (du 14 juin au 14 juillet) et pour le bien-être de la Nati, l'ASF ferait bien de trouver rapidement celui qui doit remplacer Vincent Cavin, parti aux Etats-Unis fin 2023.
Sur un siège éjectable depuis une campagne qualificative mi-figue, mi-raisin, Murat Yakin tient les rênes d'une équipe de Suisse sclérosée, critiquée par la presse et rudoyée par les fans. Pour mettre un peu d'ordre et épauler le head coach, un homme peut resserrer les boulons: Stephan Lichtsteiner.
Il n'est pas le fin tacticien Vincent Cavin, mais il est le compétiteur qui mobilisera et gesticulera pour sonner les cloches des onze titulaires. Mais surtout, Lichtsteiner, c'est un wagon d'expérience des grands championnats (sept titres de champion d'Italie) et des grandes compétitions, des trophées dans la vitrine et une ribambelle de parties jouées à très haut niveau durant des années.
Retraité des terrains depuis 2020, Stephan Lichtsteiner a évolué dans les plus grands championnats européens. Après avoir débuté sa carrière sous les couleurs de GC, il a ensuite transité par Lille, la Lazio, la Juventus, Arsenal et Augsbourg. Le Lucernois a porté à 108 reprises le tricot national et le brassard de capitaine est resté scotché à son bras une paire d'années.
Comme l'indiquait l'actuel capitaine Granit Xhaka, l'ancien international pourrait être une bonne (et précieuse) pioche pour la Nati. «C'est un ancien joueur qui sait exactement ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur d'une équipe nationale», expliquait Xhaka, qui se souvient d'un joueur au professionnalisme sans faille lorsqu'ils faisaient équipe à Arsenal.
Lichtsteiner était un joueur au caractère bien trempé et à la hargne inébranlable; un gars qui mouillait le maillot et qui réussissait à rassembler les différentes origines d'une sélection qui peut parfois voir les frictions vampiriser son vestiaire. L'ancien latéral de la Juventus pourrait redorer une confiance désormais fébrile, injecter à cette équipe nationale une dimension sauvage, engagée, dont la vitalité paraît épuisée.
Son comportement contrebalancerait le flegme de Murat Yakin, souvent décrié pour sa léthargie.
Lichtsteiner possède surtout une qualité qui peut peser dans la balance: il parle les trois langues nationales. Un facteur non-négligeable qui lui confère des qualités de communicant auprès des joueurs, voire des médias, pour donner un peu de répit à Murat Yakin devant les micros.
Surtout, Stephan Lichtsteiner, 40 ans, n'a pas quitté le monde du sport en général, et du football en particulier. Il entraîne les M16 du FC Bâle et siège au conseil d'administration du HC Lugano. Hyperactif, il a même entrepris un stage pour se familiariser avec le métier d'horloger. Il avouait d'ailleurs que les parallèles entre le foot et l'horlogerie sont nombreux: «Les mécanismes doivent être bons et toutes les pièces doivent être à la bonne place. Ce n'est qu'ainsi que vous pouvez réussir», confiait-il à 20 minutes.
Si cette vision se plaque sur les schémas tactiques de la Nati à l'Euro, elle ferait le plus grand bien aux joueurs à croix blanche le 15 juin face à la Hongrie, avant d'affronter l'Ecosse (19 juin) et l'Allemagne (23 juin).