Une scène particulièrement chaude a eu lieu à la 68e minute du match de Super League GC-Sion, dimanche après-midi.
Menés 1-0, les Zurichois se sont vu accorder un penalty pour une faute de main de Numa Lavanchy. Le défenseur valaisan et quelques coéquipiers ont vivement protesté contre cette décision de l'arbitre, Lionel Tschudi, qui prêtait à débat sur deux points: Lavanchy a-t-il vraiment touché le ballon du bras (et non de la poitrine, comme il le prétendait)? Et la faute a-t-elle effectivement eu lieu à l'intérieur des seize mètres?
Pendant que certains joueurs valaisans parlementaient avec Monsieur Tschudi, leur coéquipier, Kreshnik Hajrizi, en a profité pour s'adonner à une autre activité: détériorer le point de penalty en le piétinant.
Alors que la caméra était braquée sur l'arbitre, les téléspectateurs ont pu entendre, tout à coup, des cris de colère et des sifflets venant du public zurichois. Le commentateur de blue Sport a alors décrit ce qu'il se passait:
Un gros plan a été fait sur le défenseur central du FC Sion, tête baissée fixant le point en question et bougeant ses jambes, sur place. Monsieur Tschudi lui a alors demandé d'arrêter son méfait et de partir, sans toutefois lui donner un carton jaune. Le directeur de jeu est ensuite resté de longues secondes à côté du point de penalty, pour le protéger de toute nouvelle tentative de détérioration.
Kreshnik Hajrizi n'a pas précisé publiquement ses intentions en commettant cet acte, mais on imagine facilement que c'était pour perturber le tireur de penalty de GC: un gazon abîmé a de quoi rendre imprécis la frappe ou le placement du pied d'appui du tireur, ce qui augmente les chances de rater la tentative.
Le geste du Sédunois n'aura finalement servi à rien puisqu'après avoir consulté la VAR, l'arbitre a annulé le penalty et a donné, à la place, un coup franc pour GC et un carton rouge à Lavanchy (faute de dernier recours, hors des seize mètres).
Kreshnik Hajrizi n'est pas le premier footballeur à bousiller sciemment un point de penalty. Mais d'autres l'ont fait de manière plus discrète, sans se faire griller par le public ou l'arbitre. On se souvient par exemple de Marwin Hitz, l'actuel gardien du FC Bâle, en 2015. Alors qu'il défendait la cage d'Augsbourg, le Suisse avait martyrisé la pelouse sur et autour du cercle blanc lors d'un match contre Cologne.
Résultat: le tireur, Anthony Modeste, avait glissé au moment de sa frappe et Hitz avait pu détourner le tir. 20 Minutes précisait alors que les commentateurs TV allemands avaient qualifié «l'attitude du gardien suisse d'antisportive» et que le portier avait même été «désavoué par son propre entraîneur Markus Weinzierl et le directeur sportif d'Augsbourg Stefan Reuter».
Marwin Hitz avait fini par présenter ses excuses sur son compte X:
On sait au moins que Kreshnik Hajrizi n'a pas traîné samedi soir sur les réseaux sociaux à scroller les comptes de l'actuel gardien du FC Bâle.