Comme dirait plus ou moins Christian Constantin, «c'est à la fin de la choucroute qu'on paie les musiciens». Autrement dit: «Il faut attendre la fin d’un évènement pour en dresser le bilan». Cette maxime s'applique aux agapes valaisannes comme aux matchs de Coupe d'Europe qui se disputent sur deux soirs (aller et retour). Dès lors, pourquoi demander aux entraîneurs de faire une analyse après la seule partie aller? Analyse qui, par définition, ne serait qu'une demi-vérité (ou un demi-mensonge) selon le résultat final.
Cette question, on se l'est posée jeudi matin, en lisant les déclarations de l'entraîneur de Chelsea après la défaite de son équipe face au Borussia Dortmund (1-0). Plutôt que de s'étendre sur les errements collectifs de son équipe, ou son déchet à la finition, Graham Potter a préféré «retenir le positif» (ce sont ses mots).
Ce type de discours est parfaitement inintéressant, mais le coach des Blues a pourtant raison de le tenir. Son rôle, après une défaite lors d'un match aller, n'est pas de confronter publiquement ses joueurs à leurs limites, mais de les rassurer et de les encourager. Un management bienveillant qui n'apprend pas grand-chose aux lecteurs et qui dès lors n'a que très peu d'intérêt pour les journalistes, surtout quand le discours est en contradiction avec ce que tout le monde a pu voir sur le terrain.
Comme mardi soir, après PSG-Bayern. Les Parisiens ont été mauvais, la tactique a été catastrophique mais Christophe Galtier, s'il a consenti à dire que son équipe n'était «pas à son meilleur niveau», est surtout ressorti de ce premier acte avec «beaucoup d'espoir» (ce sont ses mots).
Antonio Conte (battu 1-0 par Milan avec Tottenham) a rappelé pour sa part que la qualification se décidait sur deux matches et qu'il s'agissait du premier round, pendant que Scott Parker, même dominé 2-0 par Benfica avec le Cercle Bruges, donnait rendez-vous dans trois semaines à Lisbonne:
Encore une fois, personne ne peut reprocher à ces hommes de défendre leurs joueurs et de les encourager à y croire jusqu'au bout. Mais offrir autant de temps et d'attention à des entraîneurs qui ont si peu de choses à dire à ce stade de la compétition, et on les comprend, ne présente que très peu d'intérêt.