Le stade Artemio Franchi de Florence a basculé dans l'horreur d'une seconde à l'autre, dimanche soir. Ce moment d'effroi est survenu à la 17e minute du match de Serie A entre l'équipe locale, la Fiorentina, et l'Inter Milan.
Le milieu de terrain de la Fiorentina, Edoardo Bove (22 ans), est accroupi sur la pelouse. Il se redresse, fait une dizaine de pas, lourds, et s'effondre sur le côté.
Le premier à réagir en voyant l'Italien s'effondrer est son adversaire, Denzel Dumfries, qui se précipite, visiblement paniqué, pour s'enquérir de l'état du Florentin. Juste après, c'est tout le banc de l'Inter, à proximité, puis les joueurs et staffs des deux équipes qui font de même. Tout le monde est très rapidement conscient de la gravité de la situation.
Puis les médecins florentins et interistes sprintent vers le joueur à terre, pour tenter de le réanimer. Autour de la scène, les protagonistes du match forment un cercle dense et compact pour éviter que ces terribles images soient vues par les milliers de spectateurs dans le stade et les millions de téléspectateurs.
Le milieu de terrain est ensuite emmené dans l'ambulance à la sortie du stade. «Dans le véhicule, le défibrillateur redémarre le cœur qui s'était arrêté. Les cinq minutes qui se sont écoulées entre l'arrivée et le départ de l'ambulance pour l'hôpital de Careggi semblaient cinq siècles», raconte La Gazzetta dello Sport. Sur le terrain et dans les tribunes, c'est l'effarement, comme le détaille ce même média:
A l'hôpital, Edoardo Bove a repris connaissance. Il est traité aux soins intensifs, sous sédation. Les médecins donnent rapidement des nouvelles rassurantes: le footballeur respire de manière autonome et son rythme cardiaque est normal.
Peu après minuit dimanche soir, les premiers résultats des examens cardiologiques et neurologiques tombent et ont de quoi soulager: il n'y a aucune atteinte aiguë du système nerveux central et du système cardio-respiratoire, ni de lésion. L'état de santé du footballeur sera réévalué ce lundi, précise La Gazzetta dello Sport.
C'est toute l'Italie qui a retenu son souffle ce dimanche soir, suivant minute après minute l'évolution de la situation. Et pour cause: plusieurs arrêts cardiaques chez des footballeurs, en plein match, ont causé la mort de ceux-ci. Y compris dans ce pays. C'est le cas de Piermario Morosini (Livourne), décédé lors d'une rencontre face à Pescara en 2012, à 25 ans. En avril dernier, Mattia Giani (26 ans) perdait aussi la vie pendant une partie de cinquième division.
De son côté, la Fiorentina a déjà connu un drame similaire. En 2018, son capitaine Davide Astori est décédé à 31 ans dans un hôtel d'Udine, la nuit précédent un match. La cause: un problème cardiaque (accélération anormale du rythme). Celui-ci n'avait pas été diagnostiqué par le médecin du club, alors que les joueurs sont pourtant régulièrement soumis à des examens. Conséquence: le docteur a écopé en 2021, pour cette négligence, d'une peine d'un an de prison. Il a également dû payer un million d'euros à la compagne du footballeur.
A n'en pas douter: l'accident d'Edoardo Bove, ce dimanche soir, relancera les discussions sur les tests médicaux pour déterminer si un footballeur et son cœur sont véritablement aptes à endurer des efforts aussi violents.