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Nati: Il est temps de songer à licencier Patrick Fischer

Il est temps de songer à licencier Patrick Fischer
Jusqu'à quand Patrick Fischer sera-t-il à la tête de l'équipe de Suisse de hockey sur glace?Image: KEYSTONE

Il est temps de songer à licencier le sélectionneur de la Nati

L'équipe de Suisse de hockey sur glace reste sur 13 défaites consécutives. Après les deux échecs embarrassants, honteux et humiliants en Slovaquie la semaine dernière (0-3, 3-5), la coupe est pleine. Notre sélection nous doit une réaction lors des matchs à venir contre la France (vendredi et samedi) et la Lettonie (semaine prochaine). Sinon, il sera temps de songer sérieusement au licenciement du sélectionneur Patrick Fischer.
18.04.2024, 06:0518.04.2024, 08:18
Klaus Zaugg
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La Suisse n'a plus dépassé le stade des quarts de finale d'un grand tournoi depuis 2018. La raison de ces échecs successifs? Probablement la perte de notre culture de la gagne, qui était autrefois l'une des meilleures au monde, et grâce à laquelle nous avons atteint la finale du Mondial en 2013 et 2018.

Toutes les équipes qui réussissent – que ce soit en NHL, MyHockey League ou au Championnat du monde, peu importe – ont une culture de la gagne. Pour elles, gagner est une habitude. Ce savoir est entretenu de manière persistante, et ce, sur de très longues périodes. Lorsque les patins sont enfilés, il n'y a qu'un objectif: remporter le match. Toujours, sans la moindre exception. C'est ainsi que les gagnants se forment d'année en année. Toutes les rencontres ne peuvent pas être remportées. Mais les vainqueurs n'acceptent la défaite que lorsque tout a été fait pour s'imposer.

Les vainqueurs ne se trouvent pas d'excuses.

Que des défaites

En raison de l'exclusion de la Russie sur la scène internationale, la Suisse est désormais autorisée à affronter les meilleures nations mondiales, pas seulement au Championnat du monde et aux Jeux olympiques. Elle participe à l'Euro Hockey Tour, une succession de quatre tournois en compagnie de la Finlande, la Suède et la République tchèque.

Les Suisses ont perdu tous leurs matchs contre ces nations lors des trois premiers tournois organisés cette saison. Ceci est inexcusable. D'autant que la National League est considérée comme l'un des meilleurs championnats, voire le meilleur en dehors de la NHL. Et que nos rangs sont largement constitués de joueurs évoluant dans cette ligue, puisque nous sommes privés durant la saison – au même titre que les Suédois, Finlandais et Tchèques – des stars de la NHL.

Apprendre à jouer sans nos meilleurs joueurs

Il se peut que les Tchèques, Suédois et Finlandais disposent d'un contingent de joueurs plus important. Mais une équipe nationale bien préparée, parfaitement orchestrée et dotée d'une culture de la gagne ne peut pas perdre autant.

Si les Suisses ne veulent pas se contenter de victoires d'opérette en phase de groupes du Mondial, ils ne peuvent pas simplement s'en remettre aux stars de la NHL. Les joueurs de notre propre ligue doivent eux aussi tenir un rôle important et assumer les responsabilités.

Gaëtan Haas
Les joueurs comme Gaëtan Haas manquent cruellement en équipe nationale. image: keystone

Le hockey sur glace est un sport collectif. Les deuxième et troisième lignes se doivent d'être compétitives lors d'un Championnat du monde. Et ces deuxième et troisième lignes sont majoritairement composées de joueurs issus de notre championnat. Nous avons pourtant une confiance aveugle en nos stars de la NHL. C'est malheureusement ce qui ronge notre culture de la gagne et explique nos tristes résultats au Mondial. N'oublions jamais que ceux qui performent au Championnat du monde gagnent tout au long de la saison.

Notre culture de la gagne s'est effritée

Lorsque le président de la fédération, le directeur des équipes nationales et le sélectionneur de la Nati déclarent que les résultats internationaux ne sont pas significatifs, évoquent un processus d'apprentissage et se cherchent des excuses, alors la culture de la gagne s'effondre. Avec une équipe nationale, seuls les résultats devraient compter. Ce n'est pas là que l'on forme les joueurs.

L'entraîneur de la Nati et son directeur sportif
Le sélectionneur Patrick Fischer (à gauche) et le directeur des équipes nationales, Lars Weibel. image: keystone

Lors de nos deux derniers matchs en Slovaquie, notre équipe nationale a touché le fond. Tout manquait: la passion, la discipline, la créativité, le courage, l'ordre, la concentration et même la cohésion. A l'issue de ces rencontres, un film pédagogique aurait pu être réalisé. Il serait à montrer dans toutes les écoles de hockey de notre pays.

Nous sommes forts pour nous trouver des excuses

Patrick Fischer n'a guère de problème lorsqu'il convient d'expliquer les défaites. Il peut s'appuyer sur la vision de son président, qui fantasme sur des concepts de jeu et des stratégies, sans jamais exiger de résultats. Il peut également se tourner vers le directeur des équipes nationales. Si nos attaquants étaient aussi créatifs qu'un Lars Weibel qui se cherche des excuses, nous dominerions le hockey mondial comme les Soviétiques l'ont fait autrefois. A cela s'ajoutent les reportages bienveillants diffusés sur les antennes de la télévision publique.

Le point culminant de la dernière rencontre de la Nati n'est autre que l'interview d'après-match de Calvin Thürkauf, abasourdi par la défaite. Il est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de notre championnat et son agent travaille d'arrache-pied pour lui obtenir un contrat en NHL la saison prochaine. Le journaliste qui menait l'interview, bienveillant à souhait, tentait de lui trouver des excuses en l'amenant sur le terrain de l'affect, en évoquant l'ambiance de ce match à l'extérieur. On croît rêver.

Au moins trois victoires lors des quatre prochaines rencontres

Nous voulons être aimables et constructifs. Nous dirons ainsi que les défaites contre la Suède, la Finlande et la République tchèque sont sportivement explicables, excusables et honorables.

Les deux échecs à Humenné en Slovaquie font en revanche partie des choses les plus embarrassantes que la Suisse ait connu depuis sa relégation dans le Groupe C au printemps 1973.

Quatre matchs d'opérette se présentent désormais. Les deux premiers seront contre la France, à Bâle les 19 et 20 avril. La Suisse jouera ensuite la Lettonie le 26 avril à Lausanne puis le lendemain à Kloten. S'il n'y a pas une vraie réaction, et que les Suisses ne parviennent pas à gagner au moins trois des quatre prochaines rencontres, il sera alors temps de songer au limogeage du directeur des équipes nationales et de notre sélectionneur.

Adaptation en français: Romuald Cachod.

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