Oui, c'est très beau, Léon Marchand qui démonte ses adversaires en papillon, ou ces gens qui font du cheval à Versailles, on se croirait presque sous Louis XIV (ou XVI, je sais pas et on s'en fout). Vraiment, c'est magnifique, tous ces sports.
Bon, parlons plutôt des disciplines qui ont quitté le catalogue des Jeux olympiques. Je ne dis pas que flinguer des pigeons vivants méritait de rester au programme, mais pourquoi n'a-t-on pas gardé la natation avec obstacles dans la Seine, la course en sac ou la lutte à l'huile d'olive?
Petit tour d'horizon des sports qui ne se pratiquent plus aux JO, vous jugerez vous-même pourquoi. On en a sélectionné sept.
Il faut remonter un bon gros siècle en arrière. En 1900, les lutteurs se battaient après avoir été enduits d'huile d'olive. Notons que naguère, à l'époque des Jeux de l'Antiquité, la lutte se pratiquait déjà couverts d’huile, nus, et dans du sable, bonjour les parties qui piquent. Côté règlement, c'était un peu comme dans Fight Club. On avait à peu près le droit de tout faire, sauf mordre et attaquer les organes génitaux.
Précisons encore qu'à cette tendre époque, il était possible d'abandonner en levant l'index, mais les coups étaient si violents que des concurrents décédaient avant d'avoir réussi à lever le doigt.
Sachez qu'aujourd'hui, on retire les Vélib' rouillés de la Seine afin que les athlètes puissent concourir de manière fluide. Mais en 1900, à l'inverse, on rajoutait du bordel dans la rivière parisienne.
BFMTV avait coupé le son de la baignade dans la Seine d'Oudéa-Castéra. Mais là, on a le son original. Elle a carrément un orgasme. 🤣🤣🤣
— raymond (@raymond28677463) July 15, 2024
Vous comprenez : nous, on est les cons et les illettrés, et ça, c'est l'élite, le sommet, le 0,1% qui dirige la France. 🤣🤣 pic.twitter.com/Er27T8SmqK
Lors du 200 mètres nage libre, les nageurs devaient ainsi traverser une course d'obstacles: des poutres, des barques, des tonneaux... Pas de Vélib' rouillés, certes, mais beaucoup de panache tout de même.
En 1900, ce sport consistait, comme son nom l'indique, à dézinguer le plus de pigeons possible en un temps donné. Un poil controversée tout de même, la discipline a été abandonnée et remplacée par du tir plus classique, ou moins violent, sur une cible inanimée.
Moins badass, mais ça permet au moins de ne pas avoir PETA sur le dos (calmez-vous les animalistes, on rigole). Bon, après, rien que d'imaginer le Turc Yusuf Dikec abattre des pigeons de sang froid, la main dans la poche... Non mais en fait c'est très bien qu'on ait cessé de descendre des volatiles.
Ce sport à la con a été présent aux JO de 1900 à 1920. Deux équipes devaient tirer sur une corde dans des directions opposées. La première équipe faisant traverser une limite au centre du terrain à l'équipe adverse remportait le match.
Heureusement, comme on aime perpétuer des traditions débiles désuètes en Suisse, il est encore possible de pratiquer cette chose dans les Jeunesses. Les vainqueurs boivent ensuite des litres de Suze en se tapant sur la panse.
A Saint-Louis, en 1904, les Jeux olympiques ressemblent davantage à une immense foire à la saucisse qu'à de véritables épreuves sportives (vous irez lire les derniers paragraphes à propos de l'improbable marathon). Ainsi, lors des épreuves d'athlétisme, il y a notamment de la course en sac. Les participants doivent également passer à travers une série d'obstacles, comme des sortes de tunnels, ceux-là même qu'on utilise aujourd'hui pour les concours... canins.
Des JO qui énerveront le baron Pierre de Coubertin, à qui l'on doit les Jeux de l'ère moderne. Après, bon, le gars était connu pour être un gros raciste misogyne. Pierrot, t'aurais pu nous laisser au moins la course en sac.
Décidément, on savait s'amuser, en 1900. La pêche à la ligne est au programme de ces olympiades à Paris, et la discipline est particulièrement populaire: 20 000 spectateurs viennent acclamer 600 participants, car jadis, pas besoin d'appartenir à l'élite pour concourir. La plus grosse prise revient d'ailleurs à un épicier picard, qui se voit remettre sa médaille des mains du président de la République de l'époque.
La compétition manque de tourner court, car les poissons sont décimés par une pollution à la hauteur du pont de la Concorde. Seulement 17 prises le premier jour, contre trente tonnes de cadavres. Fort heureusement, les jours suivants, les poissons reviennent. Quant à savoir si ladite pollution a affecté les participants au 200 mètres nage libre dans la Seine...
Ces gens qui ont l'outrecuidance de courir avant de sauter en fossbury, dans un bac à sable, ou qui utilisent des grands bâtons, là... N'importe quoi. (Surtout si c'est pour sauter à côté, hein.)
wtf is going on 😭😭 pic.twitter.com/qeSRmlf8KJ
— juju 💰 (@ayeejuju) August 4, 2024
Entre 1900 et 1912, pas d'élan (et pas beaucoup de panache, mais sans doute des barres de rire). Le saut en hauteur ainsi que le saut en longueur servent à montrer la capacité des athlètes à se propulser. En hauteur, ils sautaient le plus souvent «en ciseaux», tandis qu'en longueur, il s'agissait de s'accroupir et d'imiter... une grenouille. Si seulement on avait en ça en 2024, avec Snoop Dogg qui essaie tout et n'importe quoi, on se serait tout simplement ré-ga-lés.
Certes, le marathon existe toujours bel et bien. Mais il ne se passera plus jamais de manière aussi improbable qu'en 1904 à Saint-Louis. Au départ, ils sont 32. Quelques-uns d'entre eux ont déjà participé au marathon de Boston, mais la plupart n'ont jamais couru une telle distance. Ça s'annonce bien.
Sous une chaleur écrasante, les coureurs mangent littéralement la poussière. Le Californien William Garcia subit d'ailleurs une hémorragie gastrique quasi fatale à force d'avaler de la poussière. Côté ravito, c'est light: un puits au bord de la route autour du 20e km, c'est tout.
Le premier des 14 finishers est Fred Lorz, mais il est disqualifié pour avoir parcouru 17km en... voiture. C'est l'Américain Thomas Hicks qui l'emporte avec le chrono le plus lent de l'histoire des Jeux: 3 heures 28 (pour situer, ma collègue Marine Brunner a couru celui de Lausanne en 3 heures 48, soit à peine 20 minutes de plus que des athlètes olympiques). Le Sud-Afrifricain Taunyane aurait pu prétendre au podium s'il ne s'était pas fait attaquer par une meute de chiens sauvages. Il termine 9e du marathon le plus absurde de l'histoire.