Comme si la différence de niveau n'était pas assez nette, le hasard a voulu que le Bayern et le PSG lancent leur grande recrue de l'été au même moment, le 8 mars 2023, dans les derniers instants de leur duel en Ligue des champions (2-0). C'est ce qu'on appelle un va-tout.
Pour résumer la pensée générale: tandis que le Bayern dégainait sa Winchester, le PSG sortait sa catapulte. Ce qui fit dire à Kylian Mbappé, dans un constat à peine plus global: « Ils ont une équipe bâtie pour gagner la Ligue des champions (...). Nous, notre maximum, c’est ça.»
Ekitike a conclu sa première intervention par un contrôle de la poitrine complètement raté. Depuis, l'attaquant parisien est le souffre-douleur de la twittosphère.
Ekitike mdrrrr je sais même pas quoi dire pic.twitter.com/YGfdqipuN0
— I̶X̶ (27-0) (@Bebeto_Trix) March 9, 2023
Officiellement, le PSG a vu en lui un grand espoir du football français, 1,89 mètre sous la toise doublé d'une personnalité non moins imposante. Ekitike, 20 balais et quelques brouettes, était l'archétype de l'avant-centre moderne, une sorte d'Ibrahimovic de salon: agile et rapide malgré sa taille, fort dans la surface et intelligent en dehors. Théoriquement.
Après quelques bouts de match accordés sous la complainte, Galtier a remarqué que le garçon n'avait pas la bonne attitude et ne prenait pas la profondeur (étrange répulsion pour un avant-centre moderne). Ekitike a passé son temps de jeu épars à attendre des ballons que Messi ne voulait pas lui donner et à recevoir des soufflantes que Neymar ne pouvait pas réprimer.
Comment pouvait-il percer dans ce contexte, face à la concurrence d'une baronnie locale (Mbappé) et d'une vieille aristocratie catalane (Messi, Neymar)? Impossible n'est pas français. Mais parfois les dictons, eux aussi, ne veulent rien dire.
Pour ceux qui ignoreraient ces basses contingences budgétaires, Etikite n'appartient pas encore au PSG: les 35 millions d'euros de son transfert définitif entreront dans les comptes au prochain mercato, à l'activation d'une option d'achat obligatoire. En clair, le PSG, l'été prochain, fera coup double: il achètera Etikite... tout en essayant de le revendre. Car, non, il n'est plus question d'attendre qu'il devienne moderne, selon les sources historiquement bien informées du Parisien.
🚨 Hugo Ekitike est déjà à vendre l’été prochain alors qu’il n’est que prêté avec une option d’achat obligatoire.
— Actu Foot (@ActuFoot_) April 3, 2023
(@le_Parisien_PSG) pic.twitter.com/4BMYFzoAUG
Pour le même prix, ou presque, Liverpool a acheté Cody Gakpo; et les supporters parisiens continuent de penser qu'ils ne luttent pas à armes égales (Winchester contre catapulte, acte II).
La meilleure action de Hugo Ekitike face au Bayern Mardi. #PSG pic.twitter.com/46IaHj7ay9
— yanis mf (@yaaniis_mf) February 11, 2023
Avec pour tout CV une dizaine d'apparitions sous le maillot de Reims, Hugo Ekitike a rallié la capitale au motif que le PSG est son club de cœur et Mbappé son joueur préféré. Aujourd'hui, le dépit amoureux gagne toutes les parties de cette pénible affaire. Si les critiques contre le jeune homme virent au bashing, elles visent surtout la stratégie du club et celui qui en incarne les aberrations, des accusations de copinage entre les présidents du PSG et de Reims aux étranges fantasmes (le nouvel Ibra... 🤨 ) du consultant sportif parisien Luis Campos.
Ekitike n'est peut-être pas encore moderne ni totalement imposant. Mais ce n'est tout de même pas sa faute si les Qataris lui ont offert 400 000 euros par mois.