En France, les critiques fusent depuis le début de la Coupe du monde de rugby. La raison? Les commentaires des matchs, jugés décevants par de nombreux téléspectateurs.
France 2, diffuseur historique du rugby, partage les droits avec deux autres chaines: TF1 et M6. Et ce sont ces dernières qui sont décriées, pour la qualité des commentaires et la justesse des propos tenus.
Sur le réseau social X, les amateurs de rugby ne cachent pas leur frustration, affichant clairement leur préférence à France Televisions. Et au commentateur phare, Matthieu Lartot, de retour au micro.
En avril dernier, la voix du rugby français annonçait son retrait de l'antenne, suite à une tumeur au genou: le synovialosarcome. Le même cancer qui, lorsqu'il était adolescent, l'avait contraint à arrêter le rugby - alors qu'il évoluait comme demi de mêlée au sein de la sélection d’Île-de-France.
La stupeur était de mise, quand, quelques jours plus tard, il déclarait devoir subir une amputation de la jambe droite. La nouvelle, terrible, a très vite créé l'émoi dans le petit cosmos du sport et des médias, et chez les téléspectateurs, habitués à vibrer au rythme de la voix du journaliste.
Fabien Galthier, sélectionneur du XV de France et ami, est de ceux qui ont partagé publiquement leur soutien. Avec des mots forts, et beaucoup de sincérité.
Avant le match France - Namibie, l'émotion était une fois de plus au rendez-vous, quand Galthié exprimait son plaisir de retrouver Lartot aux commentaires.
L'opération, programmée pour la mi-juin, est intervenue à moins de trois mois du lancement de la Coupe du monde de rugby. Un événement important dans la carrière du journaliste, d'autant que ce Mondial est organisé chez lui, en France. Il s'agissait d'engager une course contre-la-montre, pour être prêt à temps, le 8 septembre.
Sa rééducation, Matthieu Lartot a décidé de la partager. Pour «montrer qu'on peut renouer avec sa vie d'avant et qu'on peut avancer». Sur les réseaux, il n'a pas hésité à se dévoiler, en short, prothèse à la vue de tous.
Cet éternel optimiste a toujours su garder le moral. Il s'est d'ailleurs fait remarquer dans son centre de rééducation, pour son côté compétiteur.
Aujourd'hui, il voit dans cette tragédie personnelle une façon de faire entendre la parole des personnes handicapées. Matthieu Lartot veut se sentir utile et faire avancer les choses. En France, il a déjà dénoncé le prix exorbitant des prothèses et le manque d'accessibilité.
Dans une interview accordée à Konbini, il constatait des «trottoirs qui ne sont pas droits, des routes pavées à de nombreux endroits, des accès aux transports en commun qui sont très difficiles». Le tout, dans un pays qui, dans moins d'un an, est censé accueillir les Jeux Paralympiques...