C'est à l'été 2017 qu'est venue l'idée de créer un fan club Marco Odermatt. A l'époque, personne ne pensait que l'association prendrait autant d'ampleur. Paul Odermatt, l'oncle et parrain de Marco, est alors devenu président de la structure. Il ne s'agissait pas du premier fan club dédié à un skieur dans le canton. De nombreux athlètes nidwaldiens ont été soutenus de cette manière par le passé.
Au début, ils n'étaient qu'une cinquantaine de personnes à vouloir adhérer au projet. Quelques écharpes rouges et blanches, sur lesquelles était imprimé le nom de Marco Odermatt, ont ainsi été confectionnées à l'automne de la même année. Puis la poignée de supporters a pris la direction d'Alta Badia dans le Südtirol pour assister à une première course et soutenir le jeune espoir du ski suisse.
Paul Odermatt le dit aujourd'hui: «Nous ne nous attendions pas à ce que la carrière de Marco Odermatt prenne une telle tournure, que le fan club grandisse de cette manière». Il est vrai que sa famille, son ski-club et le canton de Nidwald vibrent tous pour le ski. Walter, le père de Marco, et Paul, sont d'ailleurs des passionnés. Mais de là à imaginer ça.
Dorénavant, le président âgé de 53 ans doit relever de nombreux défis. Plus que ceux auxquels il s'attendait au départ. 3'400 personnes sont actuellement membres de l'organisation, et cela va du petit de trois ans à de vaillants retraités. Il y a aussi des familles, fait remarquer Paul Odermatt. Les Suisses alémaniques sont les plus représentés, mais il y a également des parts importantes d'adhérents au Tessin et en Suisse romande. L'association s'internationalise de plus en plus, puisqu'on dénombre 20 nationalités différentes. La part non négligeable de supporters autrichiens, le pays rival, montre à quel point Marco Odermatt est bien accueilli partout dans le monde.
La rapide croissance du fan club a amené Paul Odermatt et les membres du bureau à se poser des questions. Faudrait-il à l'avenir échanger avec les fans dans plusieurs langues? «Nous avons décidé de communiquer exclusivement en allemand», rétorque le président.
Les quantités commandées pour les deux produits dérivés existants, à savoir l'écharpe et la casquette, ont augmenté au fil des années. Aujourd'hui, plus de 5'000 articles sont en circulation, un nombre qui ne cesse de croître. La mise en place des bus pour le traditionnel déplacement à Adelboden est toute une organisation. Cette année, 1'100 billets ont été réservés au fan club Marco Odermatt. Le groupe est venu de Suisse centrale avec 21 bus, réservant une place à son champion pour le retour.
«Odi» était en effet rentré à la maison avec ses supporters après sa victoire en géant la saison dernière au Chuenisbärgli. Un trajet légendaire, largement relayé par les médias. Ce que l'on sait moins, c'est qu'il a fait de même cette année, de manière un peu plus discrète et à l'écart de l'agitation.
Il y a sept ans, le fan club a organisé pour la toute première fois une fête à Buochs. Les inscriptions pour cet événement d'après-saison, auquel prend part Marco Odermatt, ont également explosé. L'association recherche sans cesse des locaux plus grands. L'an passé, 800 personnes étaient présentes à Hergiswil.
Cette année, les membres se retrouveront fin avril à Lucerne, et grande première, cela se fera sur deux jours. Il y aura une rétrospective de la saison du champion sous forme de vidéo, réalisée par un professionnel du montage. L'idée est de revivre une dernière fois les émotions de l'hiver.
Marco Odermatt est conscient de l'engagement de son parrain: «Ce qui n'était qu'un petit plaisir s'est transformé en un énorme travail pour lui, j'ai un peu mauvaise conscience». Mais cela ne pose aucun problème à l'oncle, qui est honoré et fier de «faire partie d'une histoire dont il n'aurait jamais pu rêver».
Paul Odermatt considère son investissement personnel comme un engagement en faveur du ski. Lui aussi a eu des modèles lorsqu'il était jeune. «Cela me touche aujourd'hui encore quand je vois tous ces enfants qui s'inscrivent au fan club pour participer eux aussi à cette merveilleuse aventure», conclut-il.