Dès le premier jour des JO, Nina Christen (27 ans) s'est adjugée le bronze au tir à la carabine à 50 mètres. Elle a rempilé samedi en devenant championne olympique de la carabine trois positions. Grâce à son talent, son sang-froid et sa famille. Et grâce aussi à des méthodes d'entraînement particulières, où la musique est la bienvenue (ou pas).
Avant de collectionner les médailles à Tokyo, Nina Christen n'était pas une inconnue dans le monde du tir. Multiple championne de Suisse, elle est devenue championne d'Europe en 2019 à Bologne, à la carabine trois positions à 50 mètres.
Cette même année, elle a terminé à la deuxième place des Jeux européens à Minsk et a gagné sa première épreuve de Coupe du monde à New Dehli.
Aux JO de Rio en 2016, elle avait pris le sixième rang du match aux trois positions.
Depuis le 1er octobre 2016, elle vit et s'entraîne au centre national de performance à Macolin (BE), où elle jouit d'un statut de soldate à 50%. Lorsqu'une section tir a été ouverte dans le célèbre complexe sportif. Nina Christen a obtenu l'une des trois places réservées aux meilleurs.
La Nidwaldienne s'y entraîne tous les jours du lundi au vendredi. Au programme: tir, entraînement mental, musculation et endurance. Un travail varié et nécessaire d'environ quatre heures par jour.
Comme si tous ces efforts n'étaient pas suffisants, l'entraîneur de Nina Christen en rajoute une couche: pour tester la concentration de sa protégée, il met parfois du AC/DC à coin pendant qu'elle tire.
Nina Christen est née et a grandi à Wolfenschiessen, dans le canton de Nidwald, auquel elle est restée très attachée. Toute sa famille pratique le tir.
En 2017, le Schweizer Illustrierte l'avait accompagnée lors d'une randonnée. Nina Christen devait présenter sa région pour un article de l'hebdomadaire alémanique. Pendant cette virée en montagne, elle arborait le drapeau nidwaldien sur ses habits. Et même sur ses ongles, peints aux couleurs du canton de Suisse centrale.
Même si la vie de sportif de haut niveau fait souvent rêver avec ses voyages à travers le monde, elle n'est pas toujours facile. Elle offre aussi son lot d'adrénaline et de mauvaises rencontres.
Nina Christen l'a expérimenté après une compétition en Inde. A l'aéroport, les douaniers, troublés en examinant son matériel de tir, l'ont retenue pendant de longues minutes. Elle a failli rater son avion, qu'elle a finalement réussi à rejoindre après le dernier appel. Mais en vraie soldate, Nina Christen a appris à garder son calme:
Avant les Jeux de Tokyo, Nina Christen a affirmé qu'elle souhaitait participer aussi aux prochains JO à Paris en 2024. Avec, idéalement, une nouvelle moisson olympique.
La Nidwaldienne ne sait pas encore ce qu'elle fera après sa carrière. Une chose semble sûre: elle ne reprendra pas ses études de biologie à Berne, qu'elle avait entamées juste avant de rejoindre Macolin et de tout consacrer au tir. Plus envie de biologie. Pas assez d'adrénaline.