C'est un poste prestigieux auquel Alain Berset aspire: le Fribourgeois de 51 ans veut devenir secrétaire général du Conseil de l'Europe, avec le soutien officiel du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Outre un salaire de plus de 300 000 euros par an, le poste offre une voiture de fonction avec chauffeur et une résidence dans un palais chic de la ville de Strasbourg.
Berset a deux concurrents pour le poste. D'une part, Didier Reynders, 65 ans, commissaire européen à la justice en exercice, ancien ministre belge des Affaires étrangères et vice-chef du gouvernement. D'autre part, Indrek Saar, 50 ans, ancien ministre estonien de la Culture et membre de longue date de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
Cette semaine, Alain Berset se rend à Berlin pour promouvoir sa candidature lors d'entretiens avec des représentants du gouvernement et du parlement allemand. En février et mars, il s'était rendu dans le même but à Varsovie, Kiev, Vienne, Chișinău, Rome et Paris.
Les ambassades suisses dans les capitales visitées par Alain Berset attirent l'attention sur sa candidature par des posts sur les réseaux sociaux. Berset y est désigné en anglais comme «Swiss Statesman» et en français comme «homme d'Etat suisse».
Cette semaine à #Paris, le candidat 🇨🇭 au poste de secrétaire général du @CoE_fr @alain_berset a rencontré le ministre délégué 🇫🇷 chargé de l'Europe @jnbarrot ainsi que des membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe #APCE @PACE_News. pic.twitter.com/V6FzOPfk1y
— Ambassade de Suisse en France (@AmbSuisseParis) March 7, 2024
L'ancien conseiller fédéral a défini la stratégie et le contenu de la campagne en collaboration avec les services du département des affaires étrangères, nous indique le DFAE. Le choix du terme «homme d'Etat» vise à souligner le fait que Berset était le seul des trois candidats à avoir exercé une fonction présidentielle.
La Suisse tente ainsi de démarquer la candidature de Berset de celles de Reynders et de Saar. Le DFAE rappelle les modalités d'élection des candidats par le Conseil de l'Europe. Ceux-ci doivent jouir d'un haut degré de reconnaissance et de notoriété auprès de leurs collègues et de la population, et disposer d'une expérience en tant que chef d'Etat ou de gouvernement ou dans une fonction ministérielle élevée.
Jusqu'à présent, des frais de voyage et d'hébergement d'un montant de 5700 francs ont été facturés à la Confédération pour la candidature de Berset. Les frais sont pris en charge par le DFAE, comme c'est le cas pour d'autres candidatures de Suisses auprès d'organisations internationales. Le montant total des frais ne pourra être déterminé qu'à la fin de la candidature.
🇨🇭candidate for the post of Secretary General of #CouncilofEurope #AlainBerset met today in Warsaw with Deputy FM Jakub Wiśniewski @PolandMFA and Polish members of the Parliamentary Assembly of the @coe @PACE_News @WandaNowicka @krzysztofbosak @DanielMilewski @SwissMFA @ParlCH pic.twitter.com/FKxTBk7Pxf
— Embassy of Switzerland in Poland (@SwissPoland) February 19, 2024
Le prochain obstacle sur la route de Berset sera le Comité des ministres des Etats membres du Conseil de l'Europe. Celui-ci décidera le 25 mars quelles candidatures seront recommandées à l'Assemblée parlementaire. Les observateurs s'attendent à ce qu'il élimine un candidat sur trois. Le nouveau secrétaire général sera élu en juin.
Alain Berset n'est pas le seul à sillonner assidûment l'Europe pour son propre compte, ses concurrents aussi. Indrek Saar s'est notamment rendu en Grèce, en Macédoine du Nord et en Bulgarie. Didier Reynders s'est même aventuré la semaine dernière en territoire adverse: il était à Berne, mais en mission officielle dans le cadre de sa fonction de commissaire européen à la justice.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)