Les droits de douane de 39% imposés par les Etats-Unis à la Suisse ne semblaient guère inquiéter les entreprises contactées par l'agence AWP, du moins dans l'immédiat. Certaines ne voient qu'un «impact limité» sur leurs affaires, tandis que d'autres se montrent attentistes.
Lindt & Sprüngli a assuré lundi que les 39% de droits de douane imposés par les Etats-Unis à la Suisse le 1er août n'auront qu'un «effet limité» sur ses affaires. Le chocolatier zurichois dit évaluer différentes options pour les gérer. Un porte-parole indique:
Le chimiste de la construction Sika ne prévoit actuellement aucune mesure en réaction aux annonces de Donald Trump formulées vendredi. Alors que les ventes au pays à la bannière étoilée représentent 23% du chiffre d'affaires du groupe zougois, «comme presque 100% des produits et solutions vendus aux Etats-Unis sont fabriqués dans le pays même, Sika est bien protégé contre l'influence directe des droits de douane», a assuré lundi une porte-parole.
De son côté, le spécialiste de l'audition assistée Sonova part du principe que ses dispositifs portatifs et implants cochléaires ne seront pas soumis aux droits de douane américains. Le géant zurichois s'en réfère au registre fédéral de l'administration étasunienne, ainsi qu'à un guide établi par les autorités douanières.
Cette exemption repose sur un accord international reconnu par les Etats-Unis.
Emmi ne s'inquiète pas non plus outre mesure. Le fabricant de produits laitiers lucernois explique «produire localement pour le marché local». L'entreprise dispose de sites de production au Wisconsin, au New Jersey, à New York et en Californie. «Environ 85% de nos ventes aux Etats-Unis sont réalisées localement», relève une porte-parole.
Selon elle, les nouvelles conditions douanières nécessitent cependant un nouvel ajustement des prix pour les spécialités fromagères exportées depuis la Suisse, comme le Gruyère AOP. Au deuxième trimestre de cette année, Emmi avait déjà été contraint d'augmenter les prix de ces spécialités fromagères en raison de l'évolution des tarifs douaniers et des taux de change.
Pour le fabricant saint-gallois de vannes industrielles VAT Group, il est prématuré, à ce stade, de tirer des conclusions sur l'impact financier potentiel de la nouvelle structure tarifaire sur la marche des affaires. Le spécialiste des techniques de chauffage et de ventilation zurichois Belimo ne veut pas non plus se prononcer dans l'immédiat sur d'éventuelles conséquences.
Le sous-traitant pharmaceutique bâlois Lonza abonde dans le même sens. Le groupe déclare «rester confiant et suivre de près l'évolution des droits de douane américains sur les importations».
Quant au chocolatier zurichois Barry Callebaut, il dit ne pas être concerné par la réglementation actuelle. Une porte-parole rappelle:
Enfin, l'entreprise pharmaceutique bâloise Sandoz ne possède pas de site de production en Suisse et réalise plus de 80% de son chiffre d'affaires hors des Etats-Unis.
A la clôture de la Bourse suisse, le bon de participation Lindt a fondu de 1,0% à 11 850 francs, Sandoz a abandonné 1,0% à 46,22 francs, Lonza a lâché 1,1% à 565,60 francs et Vat Group a perdu 0,4% à 286,40 francs, dans un SLI en baisse de 0,22%. Sika a dégringolé de 1,3% à 190 francs tandis que la nominative Sonova a reculé de 0,09% à 222,10 francs, dans un SMI en repli de 0,15%. (ats)