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Suisse: l'UDC se réjouit, les Verts souffrent

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L'UDC se réjouit, les Verts souffrent

La droite reprend du terrain dans les cantons et les partis écologiques reculent. Le Parlement va-t-il revenir à la situation de 2015 aux élections fédérales d'octobre prochain? Les particularismes au sein des cantons empêchent d'établir un diagnostic parfaitement clair au niveau fédéral.
03.04.2023, 18:5803.04.2023, 20:49
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Dimanche, c'était élections cantonales à Genève. Outre le retour très médiatisé de Pierre Maudet, l'autre enseignement du jour, c'était la progression importante de l'UDC et du MCG.

Le retour de la droite conservatrice se retrouve dans les cantons qui ont voté localement, cette année. A Lucerne, dimanche également, l'UDC a retrouvé ses sièges perdus en 2019. Au mois de mars, à Zurich et Bâle-Campagne, la formation a également progressé, même si de peu. Et au Tessin, la Lega dei Ticinesi a prouvé sa solidité.

Dynamiques cantonales

D'un canton à l'autre, certains constats se contredisent quelque peu. A Zurich, par exemple, le Centre a progressé alors que ce parti n'y est pas historiquement fortement ancré. A Genève, il a reculé, tout comme à Lucerne — pourtant bastion démocrate-chrétien en Suisse alémanique.

Car il ne faut pas oublier les dynamiques cantonales liées aux personnalités politiques, qui empêchent de dresser une prophétie parfaitement claire pour les élections d'octobre prochain. Prenez la droite libérale: si elle perd ou gagne quelques sièges par-ci par-là, elle profite de têtes d'affiche locales solides et ancrées dans leurs cantons respectifs: Nathalie Fontanet à Genève et Christelle Luisier dans le canton de Vaud (en 2022) pour le PLR, et bien sûr Pierre Maudet, très apprécié par les Genevois malgré ses déboires juridiques.

Quel diagnostic pour les Verts?

Les grands perdants risquent bien d'être les Verts. A Genève, où le parti est bien établi, la casse a été limitée lors du premier tour. Mais à Zurich, le parti a enregistré la perte la plus élevée toutes catégories confondues, tout comme à Lucerne.

Que se passe-t-il? Les échecs dans les urnes et en consultation de projets pour le climat peuvent expliquer ce frein. Quid des actions des militants climatiques qui, si elles attiraient la sympathie en 2019, commencent à lasser, voire à agacer?

La mise en avant des thèmes sociétaux prenant parfois le pas sur les considérations écologiques du parti peut aussi être une raison. Avec le risque de faire repasser une partie de son électorat plus centriste chez les socialistes, qui s'enchaînent à la thématique du pouvoir d'achat en vue des fédérales pour ne pas éparpiller leur base.

Une deuxième vague verte improbable

Si les élections fédérales doivent ressembler à un grand pot-pourri de ce qu'il s'est passé jusqu'à présent en 2023, tout laisse à penser que l'UDC va se renforcer au profit des Verts, suivi par un PLR bien dans ses bottes et un PS recentré qui sont peu ou prou stables. Une deuxième vague verte, si elle doit avoir lieu, surprendrait tous les observateurs politiques.

De plus, hasard du calendrier politique, des démissions de personnalités de gauche au sein du Conseil des Etats pourraient aider la droite à progresser dans les deux chambres, estimait dans nos colonnes il y a quelques semaines le politologue Nenad Stojanovic.

Le coup de volant amorcé à gauche en 2019 — une «vague verte» ayant plus profité aux Verts «de gauche» que «de droite» — risque donc de subir un certain... rééquilibrage.

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