La crise du Covid-19 a boosté le commerce du vendeur d'aliments pour animaux Fressnapf connu sous le nom de Maxi Zoo en Romandie. En effet, pendant la pandémie, de nombreux foyers se sont languis d'un compagnon à quatre pattes. Les Fido, Luna ou Bello n'ont jamais été aussi demandés. Avec pour conséquence que des entreprises comme Fressnapf ont pu vendre plus d'aliments et d'accessoires que jamais.
Ce boom s'est atténué avec la fin de la pandémie. Néanmoins, le chiffre d'affaires de Fressnapf en Suisse a augmenté l'année dernière de près de 7% pour atteindre 148 millions de francs, comme l'explique le responsable suisse Hermann Aigner. Et ce, notamment grâce à l'ouverture de six nouvelles filiales. Au total, le plus grand distributeur européen de nourriture pour animaux exploite près de 70 sites dans notre pays. Et cela ne devrait pas s'arrêter là:
Rien que cette année, 30 à 50 postes devraient s'ajouter aux 500 employés actuels.
La situation semble favorable à l'expansion. Migros a récemment annoncé qu'elle souhaitait se défaire de ses marchés spécialisés Melectronics et SportX, et peut-être aussi de Micasa, Do it, Obi et Bike World.
«Bien sûr que nous regardons les surfaces de Migros qui sont à vendre», dit Aigner.
Selon lui, beaucoup de ces magasins sont situés à proximité immédiate d'un supermarché Migros — et ces derniers amènent habituellement un grand nombre de clients.
De plus, de nombreuses surfaces de marché spécialisé Migros seraient idéales, car Fressnapf a besoin d'au moins 300 mètres carrés pour un magasin. Le fait que les articles vendus, par exemple la litière pour chats, soient très lourds constitue toutefois une difficulté supplémentaire.
L'objectif est d'être de plus en plus présent dans les centres-villes. Aujourd'hui, les magasins Fressnapf se trouvent principalement dans les agglomérations.
En outre, l'entreprise allemande, qui est le numéro 2 du marché helvétique derrière Qualipet, veut également prendre de l'élan avec une nouvelle stratégie. Et plus précisément, Fressnapf veut être plus qu'un simple vendeur de friandises pour chiens et de jouets pour chats.
Cette offre sera aussi introduite dans d'autres magasins — et c'est un succès. «Dans le magasin Fressnapf de Vienne, on attend trois mois pour obtenir un rendez-vous chez le toiletteur pour chiens», explique Hermann Aigner, qui dirige aussi les activités de la chaîne en Autriche. Les services vétérinaires devraient bientôt faire partie de l'offre.
La stratégie consistant à réunir sous un même toit la nourriture pour animaux, le vétérinaire et le toiletteur pour animaux n'est pas sans rappeler celle de la jeune entreprise genevoise Mvet, qui a également annoncé récemment à CH Media de grands objectifs de croissance. Mvet voit un potentiel de 30 sites.
En outre, Aigner veut vendre des poissons dans certains endroits en Suisse. L'entreprise dispose des connaissances nécessaires pour l'aquariophilie. En revanche, il n'y aura pas d'autres espèces animales.
Pendant ce temps, une nouveauté linguistique attend la clientèle romande. En Suisse romande, Fressnapf exploitait jusqu'à présent ses magasins sous le nom de Maxi Zoo. Celui-ci disparaît désormais, ce qui signifie que les clients francophones devront, eux aussi, prononcer le nom allemand.
En revanche, les grandes différences de prix entre la Suisse et l'Allemagne vont subsister. Elles sont d'environ 20%, notamment à cause des salaires et des loyers helvétiques plus élevés. Un coup d'œil sur la boutique en ligne montre toutefois que les écarts sont parfois nettement plus grands. L'aliment humide pour chiens «Junior avec poulet» de l'entreprise Rinti est par exemple vendu à partir de 7,38 francs en Suisse. Dans la boutique en ligne allemande, le produit identique est vendu 3,07 francs le kilo, soit plus de moitié moins cher.
La pince à tiques coûte 2,95 francs sur fressnapf.ch et l'équivalent de 1,51 francs sur fressnapf.de. Un filtre pour aquarium est vendu 28,50 francs en Allemagne contre 50 francs en Suisse. Dans certains cas, les produits de la boutique en ligne suisse sont même moins chers que ceux de la boutique allemande.
Traduit et adapté par Noëline Flippe