Le Conseil fédéral souhaite réduire de 2,5% - soit 347 millions de francs – les dépenses en faveur de l'agriculture pour les années 2026 à 2029. Ceci en raison des mesures d'économies décidées dans le cadre du budget 2024. Les coupes et transferts prévus passent mal.
L'agriculture devrait recevoir un total de 13,67 milliards de francs pour les années 2026-2029, soit 2,5% de moins par rapport à la période 2022-2025.
Le Conseil fédéral veut davantage soutenir l'adaptation de la production agricole au changement climatique et consacrer plus d'argent aux améliorations structurelles agricoles, à la sélection de variétés résistantes aux maladies et à la protection durable des végétaux. Les moyens nécessaires seraient mis à disposition via une réaffectation de certaines dépenses.
Au terme de la consultation, l'Union suisse des paysans (USP) s'oppose aussi bien à la réduction du budget agricole qu'à la réaffectation des fonds du budget des paiements directs. Et les améliorations structurelles dans l'agriculture devraient passer par une hausse des moyens et non par une réaffectation, estime l'union.
La mise en œuvre de directives plus strictes dans le domaine des substances nutritives, de la promotion de la biodiversité ou de la protection phytosanitaire entraîne une baisse des rendements, un surcroît de travail et une augmentation des risques dans la production, calcule l'USP.
A cela s'ajoute le renchérissement général. Un crédit-cadre stable pour l'agriculture - par rapport à l'enveloppe financière 2022-2025 - équivaudrait donc déjà à une réduction, poursuit l'USP.
De plus, les dépenses de 3,6 milliards de francs par an de la Confédération pour l'agriculture sont constantes depuis près de vingt ans. Les 2,8 milliards de paiements directs sont liés à des prestations claires des familles paysannes. Enfin, le revenu paysan est toujours largement inférieur au niveau du revenu de référence.
Le PS et les Verts estiment que l'augmentation des moyens pour les améliorations structurelles agricoles cimente des structures obsolètes. L'examen des dommages causés à la biodiversité par cette subvention n'a d'ailleurs pas encore été fait, soulignent les deux partis de gauche.
En cas de hausse des moyens, davantage d'exploitations devraient pouvoir en profiter. Et les exigences devraient impérativement être adaptées pour être cohérentes avec les objectifs de la politique agricole et alimentaire, ajoute le PS.
Les Verts demandent en outre que la promotion des ventes soit réorganisée et orientée vers une production adaptée au site et une alimentation saine. Les contributions à l'assurance récolte doivent être liées à une adaptation au changement climatique.
L'Alliance-Environnement, qui regroupe Greenpeace, Pro Natura, l'ATE et le WWF, soutient le principe selon lequel l'agriculture participe aux efforts d'économie de la Confédération. Elle rejette cependant l'augmentation des moyens pour les améliorations structurelles. Ceci contredit la cohérence politique et empêche un changement vers une agriculture efficace en termes de ressources.
Economiesuisse soutient le projet du Conseil fédéral: compte tenu de la situation de la Confédération en matière de politique financière, la proposition est pragmatique. (jah/ats)