«Les Suissesses et les Suisses s’attendent à une année glaciale en ce qui concerne leurs finances personnelles», relève Comparis dans une étude publiée ce jeudi. Un adulte sur quatre s’attend ainsi à une détérioration de sa situation par rapport à l'an dernier. 6% des 1034 personnes interrogées s'attendent même à une sévère dégradation.
L'incertitude liée à la politique douanière américaine et aux autres perturbations du commerce mondial joue certes un rôle dans ces prévisions pessimistes. Mais ce sont surtout, les primes d’assurance maladie élevées, la hausse des loyers et l'insécurité de l'emploi qui sont source d'inquiétude.
Selon le comparateur en ligne, les femmes sont d'ailleurs nettement plus sceptiques que les hommes quant leur situation financière personnelle. 52 % des femmes interrogées déclarent notamment avoir moins de pouvoir d’achat qu'en 2024. «Les femmes sont plus prudentes que les hommes en matière de finances et observent de plus près l’évolution du pouvoir d’achat au quotidien», explique Michael Kuhn, expert Consumer Finance Comparis.
Concernant les primes d’assurance maladie, 16% des personnes interrogées au cours de l'étude disent avoir régulièrement des difficultés à payer leurs primes. «Les primes d’assurance maladie représentent une charge élevée de coûts fixes pour de nombreux ménages», résume Michael Kuhn. Et d'ajouter:
Ces charges représentent ainsi un véritable défi pour de nombreux Suisses, avec de sérieuses conséquences sur leur pouvoir d'achat. Près d’une personne interrogée sur quatre déclare devoir compter chaque franc et se restreindre fortement pour pouvoir payer toutes ses factures. 6 % confient même ne pas parvenir à joindre les deux bouts.
Ce sont les 36-55 ans qui ressentent le plus fortement cette pression financière, 9% d’entre eux affirmant que l’argent ne suffit pas. «La génération intermédiaire est souvent confrontée à de multiples défis financiers, allant du financement de la vie de famille, comme l’achat d’un bien immobilier ou d’une voiture plus grande, à la prévoyance vieillesse», analyse Michael Kuhn.
Pour améliorer leur situation, de plus en plus de personnes se laissent tenter par un emprunt d'argent ou un crédit privé. 7% des personnes interrogées confient avoir déjà considéré cette option. Quant aux économies, elles sont principalement faites sur l'électronique, les vêtements et les sorties.
Si les Suisses se montrent donc assez pessimistes quant à l'état de leur portefeuilles cette année, la donne change lorsqu'ils se projettent sur plusieurs années. 44% des personnes interrogées par Comparis estiment que leur situation financière sera meilleure, voire nettement meilleure, en 2030, les plus optimistes étant les 18-35 ans.
Conclusion de Michael Kuhn: «Si l’actualité immédiate joue un rôle important dans la perspective de l’année prochaine, tout peut changer d’ici cinq ans. La majorité des Suissesses et Suisses part du principe que la situation évolue dans une direction positive, du moins d’un point de vue financier.» (jzs).