La ministre des Finances Karin Keller-Suter (PLR) ne cesse de mettre en garde sur la hausse des dépenses publiques. Samedi, lors de l'assemblée des délégués de son parti à Zoug, elle a déclaré:
Le budget de la Confédération est victime des dépenses croissantes, notamment dans les domaines de l'AVS, de l'armée ou de la migration.
Par rapport à la planification financière, il manque 2,5 milliards de francs rien que pour l'année 2025. Ces déficits structurels augmenteront encore plus par la suite. Mercredi, le Conseil fédéral a pris les premières décisions préliminaires concernant le budget 2025.
Les dépenses de plus d'un milliard de francs pour les réfugiés ukrainiens continueront d'être comptabilisées comme des dépenses extraordinaires en 2025. A l'origine, le gouvernement national avait prévu de faire passer ces dépenses par le budget ordinaire à partir de l'année prochaine. Comme aucune fin de la guerre en Ukraine n'est en vue – et sans doute par nécessité politique et financière –, il y a renoncé.
Mais le Conseil fédéral s'est maintenant fermement engagé à stopper l'accumulation de la dette. Au plus tard en 2028, toutes les dépenses d'asile devront à nouveau être financées de manière ordinaire. Le Conseil fédéral veut réduire les coûts dans ce domaine. Le nouveau conseiller fédéral Beat Jans doit présenter au printemps un paquet de mesures allant dans ce sens.
Le Conseil fédéral veut en outre économiser sur les apports à divers fonds ou assurances sociales bien dotés. Ainsi, l'assurance-chômage devrait recevoir moins d'argent pendant cinq ans, car elle dispose de réserves suffisantes. Le fonds d'infrastructure ferroviaire et le fonds de développement régional devraient également recevoir moins d'argent.
Mais le Conseil fédéral cherche également des recettes supplémentaires. L'augmentation de l'impôt sur le tabac devrait ainsi rapporter 35 millions de francs supplémentaires à la caisse fédérale dès l'année prochaine. Toutefois, les cigarettes ne seront pas plus chères – le Conseil fédéral n'a pas la compétence de les taxer davantage.
Il peut, en revanche, augmenter la taxe d'autres produits, comme les cigares et les cigarillos, le tabac à coupe fine, le tabac pour pipe à eau ou le tabac à chiquer et à priser. L'Office fédéral des douanes et de la sécurité des frontières doit maintenant élaborer quels consommateurs de tabac devront payer davantage.
Ainsi, le déficit structurel peut être réduit d'environ 2 milliards de francs. A cela s'ajoutent des coupes transversales dans tous les départements. Par ailleurs, les efforts d'économie doivent se poursuivre. Le Conseil fédéral a également décidé mercredi d'entamer une révision fondamentale des tâches et des subventions.
Adapté de l'allemand par Tanja Maeder