La mise en place du nouveau système de conduite des Forces aériennes (C2Air) est chahutée. Les équipes peinent à s'entendre et des mesures de cohésion sont urgentes, révèle le Contrôle fédéral des finances dans un audit.
Les Forces aériennes suisses doivent mettre en place une nouvelle défense aérienne d’ici la fin de l’année 2030. Le programme Air2030 prévoit notamment l’acquisition d’un nouveau type d’avion de combat, les F-35 américains, et d’un système de défense sol-air de longue portée, ainsi que les projets Radar et C2Air.
Dans un audit publié lundi, le Contrôle fédéral des finances (CDF) s'est penché en particulier sur l'achat de ce système de conduite C2Air qui doit remplacer les systèmes actuels Ralus et Lunas. Plusieurs problèmes et risques ont été détectés, qu'il s'agit de résoudre «de toute urgence».
Les équipes chargées des projets C2Air et de la nouvelle plateforme de digitalisation (NPD) n'arrivent pas à coopérer. «Les difficultés techniques et interpersonnelles s'enveniment mutuellement», critique le CDF. La cohésion et la collaboration sont indispensables à la réussite du projet, mais aucune mesure efficace n'a amélioré la situation.
Ces problèmes mettent en péril la réussite du projet et du programme. Pour le Contrôle des finances, des mesures concrètes doivent rapidement être mises en place pour renforcer la confiance entre les parties. Dans sa prise de position, le Groupement défense se dit prêt à renforcer la collaboration.
Le CDF souligne aussi que l'armée a sous-estimé l’ampleur des adaptations spécifiques au client. Notamment les modifications des logiciels des systèmes environnants, les interfaces de données et l’intégration sur la nouvelle plateforme de digitalisation. Cela a donné lieu à d’importants retards et à un dépassement des coûts.
Et de rappeler que le système SkyView, qui doit prendre le relai de Ralus et Lunas (traitement et visualisation des signaux radar), devait initialement être intégré à la NPD en 2024. Ce changement a été repoussé à 2029.
Un calendrier fiable tenant compte des principales interdépendances est absolument prioritaire, souligne le CDF. «Il faut à tout prix éviter de nouveaux retards». L'exploitation des systèmes actuels Ralus et Lunas n'est garantie que jusqu'au début des années 2030. (jah/ats)