Hausse des primes: voici ce qui devrait nous tomber dessus
Ce mardi 23 septembre à 15 heures, la Confédération présentera les primes maladie pour l'année prochaine. La question n'est pas tant de savoir si la facture va augmenter - tous les indicateurs disponibles pointent dans cette direction -, mais de combien. En effet, après une courte période d'accalmie, les primes sont brutalement reparties à la hausse en 2023, avec une augmentation de 6,6%. Les deux années suivantes, les prix ont encore grimpé de 8,7 et 6%, respectivement.
Si 2026 ne mettra vraisemblablement pas fin à cette tendance, la progression devrait être légèrement plus modérée. C'est ce qui ressort de deux analyses diffusées ces derniers mois. Selon Comparis, la hausse moyenne s'élèvera à 4%, tandis que Bonus table sur une augmentation «proche des 5%» - tout en soulignant que ce pourcentage pourrait varier largement en fonction de la caisse maladie.
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a, de son côté, refusé de confirmer ou d'infirmer ces estimations. «Il est encore trop tôt», avait indiqué son directeur suppléant lors d'une conférence de presse.
Les coûts de la santé prennent l'ascenseur
Une fois de plus, la hausse préconisée par les deux comparateurs s'explique par la «progression continue des coûts de la santé en 2025». Selon Bonus, ceux-ci auraient grimpé de 4,7% au cours des six premiers moins de l'année. Ce qui correspond à près d'un milliard de francs de plus par rapport à la même période en 2024.
Plusieurs raisons expliquent cette situation. Tant Comparis que Bonus estiment que le catalogue des prestations couvertes par l'assurance de base est «toujours plus grand». Les injections amincissantes en sont un «exemple récent et très coûteux», indique Felix Schneuwly, expert chez Comparis. Et de citer également la psychologie effectuée par les psychothérapeutes, laquelle peut être remboursée sur prescription depuis 2022.
«Ces prestations connaissent un essor marqué», complète Bonus. Il s'agirait par ailleurs de l'un des secteurs affichant la plus forte hausse, avec les soins à domicile et le stationnaire.
Le vieillissement de la population joue également un rôle, ajoute Bonus, tout comme les progrès médicaux et technologiques, qui «permettent des traitements plus efficaces, mais souvent onéreux». Finalement, «la consommation de prestations médicales continue de croître».
La Suisse romande épargnée?
A noter que la hausse des coûts de la santé n'est pas homogène: plusieurs cantons romands présentent des valeurs relativement faibles (entre 4 et 2%), tandis que la Suisse centrale semble être particulièrement touchée - Nidwald affiche même une hausse de 15%. Bonus prédit:
Des primes records
Quoi qu'il en soit, il y a de fortes chances que la prime moyenne pour l'année prochaine soit la plus élevée jamais enregistrée. Avec la hausse de 4% prévue par Comparis, elle devrait ainsi atteindre les 393,8 francs, tous assurés confondus. Il est important de souligner que la prime moyenne pour les adultes est encore plus élevée.
La tendance sur le long terme est donc claire: entre 2015 et 2025, la prime a grimpé de près de 40%. Si l'on considère la période allant de 2005 à cette année, la hausse dépasse 80%.
Il est finalement intéressant de constater que la hausse des primes ne suit pas celle des salaires, la deuxième étant nettement plus modérée que la première. Entre 1997 et 2023, les salaires nominaux ont augmenté de 1% par an, en moyenne. Sur la même période, la hausse annuelle des primes a atteint 3,7%.
La disparité est particulièrement visible l'an dernier: en 2024, les primes avaient augmenté de 8,7%, alors que les salaires avaient marqué une progression annuelle d'à peine 1,8%.