L'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) s'est trompé dans le calcul des dépenses à long terme de l'AVS. En 2033, elles devraient être d'environ 4 milliards de francs inférieures à ce qui avait été calculé, indique l'office mardi dans un communiqué.
La ministre de l'Intérieur Elisabeth Baume-Schneider a qualifié l'erreur de l'OFAS d'«importante, significative et grave», tout en annonçant avoir ouvert une enquête administrative.
Le résultat de répartition négatif à partir de 2026, quant à lui, s'accentuera jusqu'en 2033 pour atteindre quelque 4 milliards de francs, au lieu de 7 milliards, poursuit l'OFAS. L'évolution financière de l'AVS a ainsi été présentée de manière trop négative.
L'OFAS regrette profondément cette situation, car ces erreurs génèrent des incertitudes, a déclaré le directeur de l'office, Stéphane Rossini, lors d'une conférence de presse.
Cette erreur est due à deux formules erronées dans un programme de calcul. L'OFAS indique avoir immédiatement développé deux modèles alternatifs de calcul. De nouvelles perspectives financières seront publiées en septembre.
Dans la foulée de cette annonce, le Département fédéral de l’intérieur (DFI) a annoncé dans un communiqué que la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a ordonné l’ouverture d’une enquête administrative.
Les résultats sont attendus pour la fin de l’année, précise le DFI. Ce dernier et l’Office fédéral des assurances sociales «prendront les mesures qui s’imposent pour garantir la fiabilité des projections financières», indique-t-on encore.
Les réactions n'ont pas manqué. Selon l'Union syndicale suisse (USS), cette erreur de calcul remet en question le vote sur la retraite des femmes. Les projections financières «trop pessimistes et non réalistes» de la Confédération sur l'AVS affaiblissent la confiance de la population, a-t-elle ajouté.
Selon l'USS, «les travailleuses et travailleurs ont été induits en erreur». L'organisation demande une suspension des travaux en cours, notamment des réductions prévues de la contribution fédérale à l’AVS et des rentes de survivants. Elle exige aussi que la 13e rente AVS, acceptée en mars dernier par le peuple suisse, soit versée un an plus tôt que prévu, soit en 2025.
De son côté, le PS demande au camp bourgeois de mettre fin à ses «projets de démantèlement» et de «protéger le pouvoir d'achat des retraités». Il salue l'enquête administrative annoncée par le DFI. «Les rentes AVS doivent à nouveau remplir leur mandat constitutionnel et garantir la couverture des besoins vitaux à la retraite», écrit mardi le PS dans un communiqué.
Le PLR critique le «fiasco» de l'OFAS et en impute la responsabilité aux deux derniers patrons du DFI, les conseillers fédéraux socialistes Alain Berset et Elisabeth Baume-Schneider. Il exige que les commissions de gestion des deux Chambres fédérales enquêtent sur une erreur «sans précédent». (ats)