Andrey Nazheskin, binational russo-suisse, est l’un des deux consuls honoraires de Biélorussie en Suisse. Il fera son entrée dans l'arène législative de la ville de Fribourg à la fin du mois de mai. C'est l'émission Forum de la RTS qui a révélé l'affaire.
L'homme est donc un fier représentant du régime guidé par Loukachenko, puisque nommé par le ministère des Affaires étrangères de Biélorussie.
Rappelons que le pays n'hésite pas à censurer les voix qui osent s'élever face au régime mis en place. Si bien que le Conseil de l’Europe, principale organisation des Droits de l'Homme, a stoppé ses relations avec Minsk. De plus, la Biélorussie est sous le coup de nombreuses sanctions occidentales à cause de son soutien à Moscou dans le cadre de la guerre en Ukraine.
Nazheskin est bien connu dans la région fribourgeoise. A la tête d'une société immobilière, il a également fait parler de lui en Valais en coiffant la casquette d'actionnaire du club de hockey de Martigny surant cinq ans, jusqu'en 2017.
Il est désormais lancé dans la politique cantonale depuis quatre ans. Son nom était inscrit à l'époque sur les listes de l'UDC à Genève pour les élections fédérales 2019, alors qu'il résidait au Liechtenstein. Sans succès. Il s'était ensuite présenté en 2021 au Conseil général de la Ville de Fribourg, toujours sous pavillon UDC. En vain.
En 2023, à la suite de nombreux départs au sein de son parti, il fait son apparition en tant que quatrième suppléant. Son nom est d'ailleurs visible sur le site de la Ville de Fribourg, parmi les membres du législatif. Il doit être prochainement assermenté dans l'optique d'une première séance du Conseil général le 30 mai.
Son accession au Conseil général est tout à fait légale. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a validé son accréditation comme consul honoraire, rapporte la RTS.
Malgré tout, l'ONG Libereco affirme qu'il est impossible de défendre les valeurs démocratiques d'un Parlement suisse tout en représentant une «dictature».
Alors que les dents de certains élus grincent autour du cas Andrey Nazheskin, lui se défend de tout lien problématique entre son rôle de consul et ses activités dans la politique cantonale.
Il précise aussi n'avoir que très peu de contact avec la politique de son pays natal, même s'il admet avoir été intronisé par le ministre biélorusse des Affaires étrangères. (svp)