Vague de chaleur extrême, été caniculaire, voire été infernal: tels étaient les gros titres de la semaine dernière. L'Europe risque de connaître un été chaud et exceptionnellement sec. Météosuisse a également publié ses prévisions saisonnières jusqu'au mois de juillet: avec une probabilité de 60%, des températures supérieures à la moyenne sont attendues.
Parallèlement, les météorologues soulignent que, bien que les prévisions à long terme se soient améliorées ces dernières années, elles restent à prendre avec prudence. Le Service météorologique allemand précise par exemple:
Ce qu'une équipe de recherche du Max Planck Institut de météorologie vient de présenter est d'autant plus surprenant: elle affirme pouvoir prédire des étés caniculaires jusqu'à trois ans à l'avance. Les chercheurs exposent leur nouveau modèle informatique dans la revue spécialisée Geophysical Research Letters.
Leur prévision pour cet été confirme les analyses des services météorologiques:
L'élément clé de ce nouveau modèle réside dans sa prise en compte de l'accumulation de chaleur dans l'Atlantique Nord sur plusieurs années. Lara Wallberg et son équipe avaient déjà démontré dans une étude précédente que de tels réchauffements prolongés précèdent souvent les vagues de chaleur estivales en Europe.
Pour leur nouvelle étude, les chercheurs ont fait tourner plusieurs modèles météorologiques, enrichis d'informations sur les températures et les courants de l'Atlantique Nord. Ils ont ensuite comparé les résultats aux données météorologiques réelles de la période 1964-2021 et ont constaté un effet net: lorsque les modèles prenaient en compte l'accumulation de chaleur océanique, la précision des prévisions s'améliorait jusqu'à 50%.
Les chercheurs soulignent que leur méthode repose encore sur un modèle climatique à résolution relativement grossière. Cependant, ils estiment que, à l'avenir, des prévisions régionales plus précises seront possibles lorsque cette méthode sera intégrée à des modèles à haute résolution.
Traduit et adapté par Noëline Flippe