Ce dimanche 12 mars à Genève (entre autres), les citoyens se prononceront sur l'interdiction des affiches publicitaires dans l'espace public et sur le plan de quartier Bourgogne. Les cantons d'Obwald et de Nidwald veulent quant à eux ancrer dans la loi, le zéro émission nette d'ici 2040, et Bâle-Ville souhaite réduire les impôts de ses habitants.
Voici les 6 votations cantonales qui auront lieu ce week-end.
La ville de Genève ne devrait plus autoriser les affiches publicitaires destinées à inciter les passants à acheter. Du moins, si l'on en croit les partis de gauche en ville de Genève. L'initiative «Zéro Pub» prévoit en effet, au niveau communal, de bannir dès 2025 les affiches publicitaires qui se trouvent sur le sol de la ville de Genève.
L'origine de cette demande remonte à une panne survenue en 2017, lorsque de nombreux panneaux d'affichage sont restés vides en raison d'un problème contractuel. Les habitants ont utilisé ces surfaces pour y diffuser leurs propres messages ou œuvres d'art. Ils ont finalement été à nouveau recouverts de publicité. Les initiateurs de «Zéro Pub» voulaient dès lors instaurer de manière permanente des panneaux d'affichage blancs.
Certes, seul un dixième des panneaux d'affichage à Genève se trouve sur le domaine public. Les opposants à l'initiative craignent néanmoins le manque à gagner de plusieurs millions de francs qui résulterait de l'absence de publicité. Ils déplorent en outre une restriction de la liberté économique.
Le Conseil municipal de Genève prévoit la construction de bâtiments de logements et d’activités entre la rue de Bourgogne, la route des Franchises, l’avenue Soret et la rue du Dauphiné, visant à densifier ce secteur des Charmilles.
Un projet «vivable, ouvert et écoresponsable», selon la Tribune de Genève, à 1,5 kilomètre de la gare avec, notamment, 450 logements, d'après ses partisans.
Un référendum toutefois a été lancé contre cette initiative par les habitants du secteur. En cause: la disparition de la faune locale (renards, corneilles, hérissons, coccinelles) ou encore la disparition d'une partie des habitations, selon un reportage du quotidien genevois.
Les deux cantons voisins d'Obwald et de Nidwald doivent atteindre la neutralité climatique d'ici 2040 — du moins si l'on en croit les partisans de l'initiative pour le climat.
Le comité, composé de partis de gauche, du parti vert'libéral d'Obwald de l'association pro natura Unterwalden et de l'initiative climatique d'Obwald, veut obliger le canton et les communes à prendre des mesures contre le réchauffement climatique.
Ils doivent notamment définir des plans de réduction, afin que les émissions de gaz à effet de serre soient neutres pour le climat d'ici 2040 au plus tard.
Dans les deux cantons, l'initiative fait l'objet d'un vote séparé. De plus, dans les deux cantons, le Conseil d'Etat et le Grand Conseil se sont prononcés contre. A Obwald, on se réfère au concept énergétique et climatique 2035 déjà établi qui, selon le gouvernement, présente de nombreuses similitudes avec l'initiative sur le climat. Mais c'est surtout le délai en 2024 qui semble être compliqué, car le plan climatique et énergétique prévoit de fixer cet objectif à 2048.
Contrairement au canton d'Obwald, le Landrat et le Grand Conseil de Nidwald soumettent un contre-projet à la population. Celui-ci rendrait également la protection du climat obligatoire par le biais d'un article constitutionnel. Toutefois, celui-ci se baserait sur les objectifs de la Confédération et les accords internationaux «et non sur l'objectif trop ambitieux de 2040», selon le Landrat.
A Schaffhouse, tout le monde est d'accord: la réglementation concernant l'autorisation des écoles privées et de l'école à la maison est formulée de manière trop générale et laxiste. C'est pourquoi le Conseil cantonal et le Conseil d'Etat cherchent à préciser la loi sur l'école.
Ce projet n'est pas anodin: depuis la pandémie, le nombre de demandes d'enseignement privé dans le canton de Schaffhouse a été multiplié par sept.
La révision partielle de la loi sur l'école prévoit d'une part, que seules les personnes titulaires d'un diplôme d'enseignement reconnu par la loi peuvent enseigner aux enfants. D'autre part, que les enfants qui suivent un enseignement privé — comme tous les autres — doivent désormais recevoir gratuitement leur matériel pédagogique de la part des pouvoirs publics.
Un groupe en faveur de l'école à la maison a cependant lancé un référendum contre le projet (adopté à l'unanimité par le parlement cantonal).
A Bâle-Ville, les impôts devraient baisser pour tous les citoyens contribuables. Le Grand Conseil a adopté le paquet fiscal correspondant, par 77 voix contre 15. Il devrait permettre d'alléger la charge fiscale de la population de 112 millions de francs par an au total par rapport à 2022.
Selon le Grand Conseil, toutes les catégories de la population de Bâle-Ville profiteraient de ces baisses d'impôts — c'est-à-dire «les personnes à revenu et fortune faibles à élevés, les familles, les couples sans enfants, ainsi que les personnes seules». Pourquoi? Parce que la bonne situation financière du canton, qui réalise depuis des années d'importants excédents, permettrait des pertes fiscales de 112 millions de francs.
En faveur des familles, la déduction pour enfants et la déduction pour frais de garde des enfants par des tiers doivent être augmentées, et le taux d'imposition du revenu inférieur doit être abaissé de 21,75% aujourd'hui à 21%.
En outre, la déduction pour les assurances sera augmentée à 4000 francs et, en faveur de la classe moyenne inférieure, la déduction sera désormais conçue comme un forfait: les réductions de primes ne réduisent plus la déduction. En outre, les contributions d'assistance inférieures à 5 500 francs seront désormais déductibles. Les tarifs des impôts sur la fortune seront également modérément réduits.
Les Verts, la Juso ainsi que le parti Basta! (Basels starke Alternative) ont lancé un référendum. Ils estiment que le paquet fiscal est déséquilibré et que les hauts revenus et les personnes fortunées en profiteraient trop.
La route de contournement d'Aarwangen est un sujet de discussion depuis plus de vingt ans en Haute-Argovie, dans le canton de Berne. Aujourd'hui, le trafic entre la jonction autoroutière de Niederbipp et l'agglomération de Langenthal passe par le centre étroit d'Aarwangen. En semaine, plus de 17 000 véhicules traversent le village, ce qui provoque de nombreux accidents, écrit le canton de Berne.
Une route de contournement de 3,6 kilomètres devrait considérablement réduire le trafic à travers le village et améliorer l'accessibilité de l'espace économique de la Haute-Argovie. Cela nécessite un crédit de près de 100 millions de francs, que les électeurs bernois ont approuvé en 2017. En 2022, les Verts du canton de Berne ont toutefois décidé de lancer un référendum contre le projet d'assainissement du trafic.
Le contournement d'Aarwangen a déclenché un débat général sur la question de la nécessité des routes de contournement. Les opposants au projet veulent éviter la perte de terres cultivables et de surfaces agricoles. Ils argumentent que les problèmes de circulation ne seraient ainsi que déplacés au lieu d'être résolus et craignent qu'une route de contournement plus rapide n'augmente le trafic dans la région.