Pour les 175 ans du chemin de fer en Suisse, le nombre de voyageurs est nettement à la hausse, mais pas au niveau d’avant la pandémie de Covid-19, soit 2019, annoncent lundi les CFF. L’affluence moyenne en 2022 s’est élevée à 1,16 million de personnes par jour, soit 30,8% de plus qu’en 2021, mais toujours 12,5% de moins qu’en 2019.
La guerre en Ukraine a eu un impact négatif sur les chaînes d’approvisionnement, à laquelle s'ajoutent les coûts de l’énergie et l’inflation. En raison des faibles précipitations de l’été, il a fallu acheter plus d’électricité pour préserver les lacs de retenue en prévision d’une possible pénurie d’énergie au printemps 2023, ce qui a plombé le segment Infrastructure Energie.
Pour renflouer les banques et ainsi économiser environ six milliards d'ici 2030.
Sans les pertes d’Infrastructure Energie (-165 millions de francs) et une correction de valeur de -83 millions sur les installations de CFF Cargo, le résultat serait à l’équilibre. Cargo Suisse a plongé à -187,4 millions, contre +1,1 million en 2021.
La correction de valeur était nécessaire, explique la direction, car les fonds de soutien de la Confédération pendant la pandémie ont expiré et le prochain paquet de soutien pour le trafic par wagons isolés est encore en suspens.
La situation financière reste tendue. L’endettement a encore augmenté de 2,5%, pour atteindre plus de 11 milliards de francs en 2022 (+27,7% par rapport à 2019).
Elle a évoqué des projets portant avant tout sur le renforcement de l’efficacité et de la productivité. Dans les années à venir, les programmes de numérisation devront y contribuer.
Les CFF renoncent à effectuer des relevés de clientèle par segments, selon l’âge, le sexe ou la taille dans ses mesures d'affluence, ont-ils annoncé. Ce projet a soulevé de nombreux questionnements et provoqué une certaine inquiétude au sein de l’opinion publique.
Après examen, la direction est arrivée à la conclusion qu’il fallait renoncer à la fonction de segmentation de la clientèle en fonction de l’âge, du sexe ou de la taille:
«Pour moi, l’utilité pour notre activité principale, le chemin de fer, n’est pas suffisamment avérée», a déclaré le patron des CFF, Vincent Ducrot. Il assure avoir entendu et pris au sérieux les craintes exprimées par le public et les acteurs politiques.
L'appel d’offres sera adapté et une analyse d’impact pour les offres déjà reçues sera réalisée. Le choix ne sera fait qu’après examen par le Préposé fédéral à la protection des données, ce qui retardera l’adjudication. Le système sera probablement mis en place à partir de début 2025.
Dans le détail de l'activité, le trafic de grandes lignes accuse une perte de 47,2 millions de francs en 2022, après -478,5 millions en 2021. Les recettes du trafic voyageur ont gagné 36,2% à 2,494 milliards. Le trafic régional retrouve les chiffres noirs à 10,6 millions (2021: –21,3 millions). Le nombre d’abonnements généraux a atteint 430 768. Il s'agit d'une hausse de +6% par rapport à 2021. Les ventes d’abonnements demi-tarif affichent un record à 2 968 615 (+4,9% par rapport à 2021 et +9% par rapport à 2019).
SBB Cargo International accuse aussi une perte de -0,3 million de francs due aux chantiers et perturbations en Allemagne. Le segment Infrastructure Réseau a lui aussi plongé dans le rouge (-24,2 millions après +24,7 millions en 2021) en raison du renchérissement. Dans l'activité immobilière, le bilan est positif à 269 millions et la situation s'est stabilisée.
Côté exploitation, la transformation de la gare de Lausanne a pris du retard. Concernant la mise en oeuvre de la loi sur l’égalité pour les handicapés, les CFF ne pourront pas garantir l’accessibilité de toutes les gares à la fin 2023, en raison de travaux dispendieux.
Cette année, l’augmentation légale du prix du courant de traction imposée par l’Office fédéral des transports (OFT) viendra tempérer la situation financière, selon les CFF. Le paquet de stabilisation revu avec la Confédération devra permettre de garantir durablement leur financement jusqu’en 2030 et de réduire la dette.
(ats/sia)