La commune argovienne de Wohlen a frôlé plusieurs fois la catastrophe depuis le 8 mars, avec des trains de la Aargau Verkehr AG (AVA). Tôt samedi matin, des inconnus ont déposé deux vélos sur les voies des CFF. La collision a provoqué des dégâts considérables aux installations, ainsi qu'aux deux vélos. Heureusement, personne n'a été blessé.
D'autres incidents se sont produits au cours des dernières semaines:
Selon les premières estimations de la police cantonale, les dégâts causés au matériel roulant ainsi qu'aux voies de chemin de fer s'élèvent à au moins 20 000 francs. Après les premiers événements, les forces de l'ordre ont lancé un appel insistant aux auteurs de ces actes pour qu'ils mettent immédiatement un terme à leurs méfaits.
Trois de ces cinq incidents se sont déroulés sur les voies de l'entreprise Aargau Verkehr AG (AVA). L'Aargauer Zeitung, partenaire de watson, a pu s'entretenir avec Oliver Marfurt, responsable local du personnel des locomotives.
Que se passe-t-il dans la tête du personnel des locomotives quand un vélo se retrouve sur les voies?
Oliver Marfurt: Dans ce genre de moment, une seule chose compte: la sécurité. Nos collaborateurs sont formés pour réagir rapidement et correctement afin d'éviter tout dommage ou mise en danger. Ces situations sont bien sûr pénibles, personne n'aime voir un obstacle surgir soudainement devant lui sans savoir quelles conséquences cela pourrait avoir.
Les incidents ont eu lieu la nuit. Dans l'obscurité, difficile de distinguer des vélos ou des palettes?
C'est un véritable défi. La nuit, la visibilité est réduite et les conditions météorologiques ont également une influence. La distance de freinage d'un train s'allonge si, par exemple, les rails sont humides et recouverts de feuilles mortes.
Mais nos conducteurs sont expérimentés et bien formé pour agir en toute sécurité, même dans de telles situations.
Jusqu'à présent, personne n'a été blessé par un freinage d'urgence. Cela s'explique sans doute par le fait que les incidents se sont produits à des heures de faible fréquentation des différentes lignes?
Lorsqu'un train est plein et que de nombreux passagers sont debout, le risque de blessures en cas de freinage d'urgence est accru. En fin de soirée, il y a généralement davantage de places assises libres, ce qui réduit le risque. Mais un freinage brusque reste toujours délicat et nous mettons tout en œuvre pour éviter cela. La présence d'objets sur les rails peut aussi sérieusement endommager les convois et l'infrastructure.
Comment réagissez-vous à ces événements? Avez-vous pris des mesures de précaution particulières?
Notre priorité: arrêter les auteurs le plus rapidement possible. Nous sommes en contact avec la police et soutenons l'enquête. Nous sensibilisons en parallèle notre personnel de locomotive à ces circonstances et lui demandons une attention particulière sur les lignes.
Comment gère-t-il ces annonces? Est-ce que vous parleriez de sentiment de malaise?
Nos collaborateurs sont évidemment préoccupés. Cela suscite évidemment beaucoup de discussions entre collègues. Ce sont des professionnels préparés à affronter des situations difficiles. Mais il est clair que ce genre d'expériences laisse des traces.
Que peut faire l'AVA pour éviter cela? En d'autres termes: avez-vous mis quelque chose de spécial en place?
La sécurité de nos passagers et de nos collaborateurs reste notre priorité absolue. Nous faisons tout notre possible et sommes en contact avec la police. Mais la réalité, c'est que les voies sont accessibles librement sur de longues distances. Il n'est pas possible de tenir à distance les personnes non autorisées partout et en tout temps. Au final, c'est à la police d'identifier les responsables et de prévenir de tels incidents.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker