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Les CFF cherchent des substances mortelles dans 400 trains

Des touristes attendent leurs train avec leurs bagages sur le quai de la gare de Cornavin, ce vendredi 28 avril 2000 a Geneve. Les CFF perdent actuellement entre 30 et 50 francs par bagage. Les wagons ...
Plus de 400 trains pourraient être concernés par un problème d'amiante.Image: KEYSTONE

Wagon CFF: «des mesures de décontamination» deviennent nécessaires

Les CFF publient pour la première fois des chiffres sur les trains concernés par l'amiante et sur les coûts engendrés.
07.11.2025, 09:1607.11.2025, 11:47
Pascal Michel / ch media

Les CFF doivent examiner plus de 400 trains de transport de passagers pour détecter la présence d’amiante et d’autres substances nocives. «Entre 2026 et 2030, plusieurs milliers d’échantillons devraient être prélevés», déclare Moritz Weisskopf, porte-parole des CFF, à notre demande.

Ces trains ont été construits avant 1990, année où l'amiante a été interdit en Suisse, et sont potentiellement contaminés. Avant 1990, ce que l'on considérait comme «matériau miracle» était largement utilisé dans le bâtiment en raison de sa résistance à la chaleur et de sa solidité. Or l’inhalation de fibres d’amiante peut provoquer des cancers, souvent des années plus tard. Selon la Suva, environ 150 personnes meurent encore chaque année de l'amiante en Suisse.

Quels sont les trains concernés par l'amiante

Les CFF ont trouvé des indices de contamination dans plusieurs types de trains de voyageurs: la voiture unifiée IV, le DPZ, qui circule sur les lignes du RER zurichois, quelques trains Eurocity, le RER Domino ou les locomotives électriques Re 420. Ce matériel est censé rester en service jusque dans les années 2030. Moritz Weisskopf précise:

«Outre l’amiante, les substances de construction problématiques telles que les polychlorobiphényles (PCB), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les métaux lourds sont également dans notre ligne de mire.»

Suite à l'appel d'offres lancé en juin par les CFF pour l'analyse de ces substances, le contrat a été attribué. Les CFF verseront 1,4 million de francs à une entreprise spécialisée pour réaliser ces travaux. L’objectif est de déterminer la présence éventuelle de substances dangereuses avant toute réparation ou démontage des trains concernés. Les coûts élevés s’expliquent par le fait que chaque échantillon doit être analysé et documenté:

«Les prélèvements nécessitent aussi des formations à la sécurité sur les voies, des équipements de protection et des générateurs électriques, ce qui entraîne des dépenses supplémentaires.»
Moritz Weisskopf, porte-parole des CFF

L'entreprise spécialisée prélèvera notamment des échantillons dans les espaces ouverts des composants, tels que les joints. Selon les CFF, ceux-ci se trouvent dans des zones séparées auxquelles les passagers n'ont pas accès. De plus, il s’agit de produits dits à amiante lié, où les fibres sont solidement intégrées dans une matrice. Le communicant se veut rassurant:

«Sans endommagement, il n'y a pas de libération d'amiante. Il n'y a donc aucun danger pour nos clients ou notre personnel lors de la circulation des trains».

En fonction des résultats des analyses, les CFF devront décider comment entretenir les trains en toute sécurité ou les démanteler à la fin de leur durée de vie. Sur la base des recommandations des spécialistes, les CFF élaboreront un concept détaillé d'assainissement et d'élimination des substances nocives. Les CFF ont prévu un budget de 3,5 millions de francs pour la mise en œuvre de ce concept entre 2026 et 2031.

Les coûts de l'amiante vont augmenter

Ces montants devraient encore augmenter, car «les directives et les exigences techniques en matière de détection, d'assainissement et d'élimination deviennent toujours plus strictes», explique Weisskopf.

«Des analyses approfondies et des mesures de décontamination appropriées deviennent de plus en plus nécessaires et coûteuses»

Dans les années 1970, ni les CFF ni les autorités n’étaient conscients du danger. Dans les ateliers des CFF, les employés utilisaient de l’amiante projeté comme isolant et matériau d’étanchéité et respiraient donc ses fibres toxiques. En raison de la longue période d’incubation, les premiers décès d'employés des CFF ont été recensés en 1994.

Vers l’an 2000, les CFF comptaient déjà 80 victimes de l’amiante, dont 58 étaient décédées. Après de longues batailles juridiques et politiques, la Suisse a créé en 2017 un fonds d’indemnisation pour les victimes de l’amiante. Les CFF ont cofondé cette fondation et y ont versé jusqu’à présent dix millions de francs.

Traduit de l'allemand par Anne Castella

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