Fribourg poursuit «sa politique climatique ambitieuse». Ce sont les mots de Jean-François Steiert, le président du Conseil d'Etat fribourgeois, accompagné de ses collègues Didier Castella (agriculture) et Olivier Curty (économie).
En juin, l'exécutif cantonal a adopté son Plan climat cantonal (PCC). Cela tombe plutôt bien: le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental (Giec) a donné un nouveau signal d'alarme, remarque le président du gouvernement. «Nous commençons à réaliser des choses avant d'avoir bouclé tous les débats de principe», a expliqué Jean-François Steiert, histoire de donner une assise à long terme.
L’avant-projet de loi sur le climat, la LClim, doit permettre d'encadrer et de renforcer la politique climatique de Fribourg. Pour la première fois dans le canton, une base légale donne une légitimité juridique à la protection du climat.
Le texte fixe clairement les objectifs cantonaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques. Certains éléments de la stratégie climatique fribourgeoise seront désormais contraignants.
En juin 2020, le Grand Conseil avait voté une motion «Base légale pour le climat et l’environnement», votée par le Grand Conseil en juin 2020. La LTrans permettra sa mise en oeuvre concrète.
La LClim agit comme un instrument de coordination pour assurer l’efficacité du plan climat cantonal et de l’ensemble de la stratégie climatique du canton. Ses maîtres-mots, selon Jean-François Steiert: renaturation et biodiversité.
Désormais, la mise en place du plan climat cantonal devient l'une des missions permanentes du Conseil d'Etat fribourgeois. Les enjeux climatiques devront constamment être pris en compte dans les décisions, les tâches et les activités du gouvernement.
Le texte précise aussi les soutiens financiers et la collaboration entre Etat, communes, entreprises et citoyens.
Le texte ne s'arrête pas aux frontières du canton de Fribourg. Au-delà, il veut contribuer à l’effort international et national pour rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques. La participation de tous les acteurs de la société est indispensable et encouragée. «Des soutiens financiers seront proposés aux plus actifs», a détaillé Olivier Curty.
À plus petite échelle, les communes sont directement concernées par les effets des changements climatiques, tant le territoire que la population. «Il est indispensable qu'elles s’engagent à côté de l’Etat», a insisté Didier Castella. L'exécutif soumettra également périodiquement au Grand Conseil un crédit d'engagement pour financer des mesures.
Le sujet sera discuté vendredi par le législatif cantonal. Les députés sont appelés à voter ou non un crédit de 21 millions de francs pour mettre en œuvre ce plan climat entre 2022 et 2026.
La consultation de l’avant-projet de loi sur le climat dure jusqu'au 10 décembre. (sda/ats/mb)