La première pensée qui nous vient à l'esprit en apprenant la nouvelle du reconfinement autrichien pourrait se résumer en une phrase qui ressemble à «J'espère qu'on ne va pas y passer aussi». Car oui, après plus d'une année de pandémie, le moral est plutôt en berne. Ainsi, selon Michaël Saraga, médecin adjoint au département de psychiatrie du Chuv:
Cela semble être une évidence, mais si nouveau confinement il y a, moins bien nous nous sentirons. Pour le psychiatre, la grande différence entre cette fin d'année 2021 et le confinement du printemps 2020 réside dans l'augmentation de la tension qui règne au sein de la population.
Mais comment allons-nous affronter les conséquences de cette 5ᵉ vague ? Selon Carol Gachet, psychologue spécialisée en psychotraumatologie, durant cette crise qui n'en finit pas de durer, nous n'avons pas pu relâcher le stress qui s'est accumulé.
Et la psychologue d'ajouter que si les réactions de stress aigües ne disparaissent pas chez certaines personnes après un mois, on peut alors considérer qu'elles vivent un stress post-traumatique.
Les premières victimes collatérales de cette crise sanitaire sont les adolescents. Selon la plateforme Ciao.ch, les idées suicidaires ou évoquant l'automutilation ont augmenté de 200% depuis le début de la crise sanitaire. Les jeunes vont mal à cause des restrictions, mais aussi de la rareté des liens sociaux.
Carol Gachet rebondit sur ce constat en insistant sur la pression que subissent les adolescents aujourd'hui et le besoin de leur donner des perspectives positives pour leur futur.
Alors comment se préparer mentalement pour affronter cette nouvelle vague? La psychologue fait alors appel à notre sens de la tribu. «Quand un prédateur menace le troupeau, il resserre les liens pour se protéger. L'être humain n'est pas si différent de l'animal. Face à une menace, il doit se regrouper pour survivre.»
Car là réside la différence fondamentale entre le premier confinement et l'incertitude de ces derniers jours. Après plus d'une année d'expérience, on a pris la mesure des effets nocifs du confinement sur notre santé mentale. Ainsi, interdire une nouvelle fois aux gens de se voir et leur demander de se séparer de leurs proches ne devrait plus être envisageable selon Carol Gachet.