Cet été, la forêt située au-dessus de la commune valaisanne de Bitsch (VS) a brûlé. Il a fallu plusieurs semaines pour que la situation se stabilise dans la zone de l'incendie. De nombreux hélicoptères ont participé à l'intervention. En revanche, il n'y a pas eu d'avion d'extinction de type Canadair. Pourquoi? Simplement parce que la Confédération n'en dispose pas.
Le conseiller national PS Pierre-Alain Fridez (JU) veut changer les choses. Il demande dans une intervention, soutenue par d'autres groupes politiques, que la Suisse «fasse immédiatement l'acquisition d'au moins un avion d'extinction». Au vu du «danger grandissant», un tel achat serait une «mesure de précaution nécessaire», estime l'élu. Les incendies de forêt sont liés au changement climatique et, par conséquent, vont «vraisemblablement s'aggraver» dans le futur.
Mais les arguments de Pierre-Alain Fridez ne sont pas entendus par le Conseil fédéral. Pour la énième fois, il s'oppose à une telle acquisition. C'est ce qui ressort de la réponse publiée jeudi par le gouvernement fédéral. D'autant plus que l'armée et l'Office fédéral de l'environnement, entre autres, ont conclu début 2022 qu'il ne fallait «pas acquérir» de tels avions contre les incendies de surface.
Et ce en indiquant que tous les types d'avions possibles doivent d'abord être «examinés de manière approfondie» afin de déterminer «s'ils conviennent à la lutte contre les incendies de forêt en Suisse». Et le Conseil fédéral ne voit toujours pas de raison de se précipiter. Un achat à l'heure actuelle est «prématuré», juge-t-il. Ce n'est pas l'avis de Pierre-Alain Fridez et de ses cosignataires.
Au lieu d'avoir ses propres avions d'extinction, le Conseil fédéral préfère clarifier «l'accès de la Suisse à l'aide internationale, y compris les spécialistes et les véhicules terrestres et aériens, dans le cadre du mécanisme de protection contre les catastrophes de l'UE».
De son côté, Pierre-Alain Fridez souhaiterait faire le contraire. Chaque fois qu'il n'y a pas de besoin urgent d'avions d'extinction en Suisse, ceux-ci pourraient «apporter de l'aide dans nos pays voisins du sud».
Le conseiller national socialiste est convaincu que cela permettrait non seulement d'éteindre des incendies et d'acquérir de l'expérience, mais aussi de «jeter des ponts avec nos pays voisins et amis». La prochaine étape consistera pour le Conseil national à décider s'il veut donner une aide au démarrage à l'idée d'avions d'extinction ou s'il veut la faire atterrir dès la phase de planification.
Traduit et adapté par Chiara Lecca