Mercredi, le Conseil fédéral a décidé d'acquérir un nouvel avion. Le choix s'est porté sur le modèle «Global 7500» de Bombardier. Cette décision est due au fait que la flotte actuelle n'est apparemment plus à la pointe de la technologie...
La flotte aérienne de la Confédération a été à l'origine de plusieurs problèmes ces dernières années. En 2021, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a dû faire escale à Moscou et rentrer en Suisse en raison d'une panne, ce qui l'a contraint à reporter une rencontre avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. Et en 2020, Guy Parmelin, alors président de la Confédération, a manqué une rencontre avec l'empereur du Japon. La raison? Des problèmes techniques au-dessus de la Lettonie ont contraint le jet du Conseil fédéral à faire demi-tour et à rentrer en Suisse.
Une autre anecdote est bien connue au Palais fédéral: lors d'un décollage à Lugano, un couvercle au-dessus des sièges s'est détaché et a touché un passager. Pour autant que l'on sache, ce dernier n'a pas été blessé. Il occupe encore aujourd'hui un poste de direction à la Confédération et n'a pas de séquelles.
Le nouvel avion a un prix exorbitant: 109 millions de francs. Ce prix inclut plusieurs options supplémentaires, car l'avion est disponible à partir de 70 millions de francs, selon les calculs de Blick. La Suisse va payer 39 millions de plus pour acquérir un système radio militaire, un système d'autoprotection, du matériel au sol et des pièces de rechange.
Bombardier indique que le Global 7500 est l'avion d'affaires le plus grand et au rayon d'action le plus étendu:
Le jet peut atteindre une vitesse maximale de 982 kilomètres par heure. Petite anecdote: le premier appareil de ce genre immatriculé en Europe a été acquis par l'ancien pilote de course Niki Lauda.
Les membres du Conseil fédéral ne seront pas les seuls passagers du nouvel avion de luxe. Le cahier de charges du Global 7500 comprendrait également l'aide immédiate en cas de catastrophes environnementales et de situations d'urgence humanitaire, le transport de délégations de négociation, des prestations de transport dans le cadre des «bons offices», le soutien aux ambassades suisses ainsi que des évacuations et des transports aériens pour des magistrats.
L'innovation la plus importante est le dispositif d'autoprotection, qui sert par exemple à repousser les attaques d'engins guidés ou à les dévier afin d'éviter tout dommage. Ce dispositif devrait permettre à l'avenir d'effectuer des missions délicates.
Sur Twitter, les critiques n'ont pas tardé à fuser:
Der Bundesrat zeigt seine Prioritäten.
— Balthasar Glättli🌻 🕊 (@bglaettli) August 30, 2023
Trotz Spardruck vielerorts kauft er für sich selbst einen kleinen "Palast der Lüfte".
Statt Neu-Jet mit Max.reichweite wäre evtl. ein wenig mehr aktive Beziehungspflege mit 🇪🇺 angebracht?!? Das ginge gar per Zug 😉! https://t.co/qOtWt0Iejd
Le nouvel avion remplace le Cessna qui faisait partie de la flotte jusqu'à présent. Un jet Pilatus a également déjà été vendu. On dit que celui-ci était particulièrement peu apprécié par le Conseil fédéral, notamment parce que les toilettes n'étaient séparées de la cabine que par un rideau.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci