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Credit Suisse: le National désavoue le Conseil fédéral

«C'est moralement inacceptable»: le National désavoue le Conseil fédéral

Bundesraetin Karin Keller-Sutter spricht an der ausserordentlichen Session der Eidgenoessischen Raete, am Dienstag, 11. April 2023 im Nationalrat in Bern. Die ausserordentliche Session wurde einberufe ...
La ministre des Finances Karin Keller-Sutter mardi à Berne, concernant l'affaire Credit suisse.Image: keystone
Coup de tonnerre à Berne: alors que le Conseil des Etats avait validé les crédits débloqués pour le sauvetage de Credit Suisse, le National a dit non, grâce à une alliance hétéroclite. Bien que cela ne change pas leur octroi, c'est un désaveu pour le Conseil fédéral.
12.04.2023, 05:1612.04.2023, 09:52
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Les garanties fédérales pour le rachat de Credit Suisse achoppent au National. Contrairement aux sénateurs, les députés ont refusé mardi les crédits urgents de 109 milliards de francs.

Le Conseil national désavoue ainsi la stratégie du Conseil fédéral. Toutefois, comme les montants ont déjà été engagés, le rejet des députés résonne plus comme une condamnation du gouvernement.

L'institution bancaire s'est retrouvée dans la tourmente mi-mars, après l'écroulement de la Silicon Valley Bank. Ses titres ont chuté en bourse, menant à son rachat par UBS. La Confédération et la Banque nationale suisse (BNS) ont actionné plusieurs instruments pour encadrer la fusion. La BNS avait alors mis à disposition des deux banques 150 milliards de liquidités qui ne sont pas soumis au Parlement.

La décision n'est pas définitive

L'Etat a lui apporté sa garantie pour un montant de 109 milliards de francs. Un premier crédit de 100 milliards permet de garantir les prêts octroyés par la BNS à Credit Suisse. Le second de 9 milliards est destiné à UBS. Ce sont ces deux enveloppes qui ont été rejetées par 102 voix contre 71 au National.

C'est un refus de la part de l'UDC, du Parti socialiste et des Verts qui a entériné la décision, qui n'est toutefois pas définitive.

«Dans le sillage du sauvetage d'UBS, nous avons réclamé une solution à la problématique des 'too big to fail'. Mais l'alliance du PLR et du Centre a fait échouer le projet»
Thomas Aeschi (UDC/ZG)

Le projet doit désormais repasser devant les sénateurs. Même si ces derniers retournaient leurs vestes et refusaient finalement les crédits, l'impact du vote serait quasi-inexistant.

Garde-fous supplémentaires rejetés

Le camp rose-vert aurait pu accepter les crédits, sous conditions. Il a exigé des garde-fous plus stricts pour les grandes banques. Les bonus doivent notamment être réduits et le ratio de fonds propres relevé:

«L'idée n'est pas de régler tous les détails déjà maintenant. Il s'agit de fixer des filets de sécurité plus élevés pour la place financière»
Mattea Meyer (PS/ZH)

Un compromis sur le sujet avait été trouvé en commission. Mais il a échoué au plénum. Pour la droite, la législation «too big to fail» doit être revue. Mais sans hâte. Il faut d'abord avoir une bonne vue d'ensemble de la situation.

Et Damien Cottier (PLR/NE) d'appeler à ne pas jouer aux apprentis sorciers:

«Il ne faut pas créer un chaos et une excitation supplémentaires dans des marchés déjà fébriles. La crise est due à la culture de la banque, aux managers surpayés qui ont pris des risques inconsidérés»
Damien Cottier (PLR/NE)

Et de conclure:

«C'est moralement inacceptable»
Damien Cottier (PLR/NE)

Meilleure option

La gauche a donc rejoint l'UDC dans le camp des opposants. D'autant plus que les Verts avaient également lié une possible acceptation à des critères de durabilité.

«Le crash total de Credit Suisse aurait certainement été la pire des solutions. Mais le crash total du climat conduit au pire des avenirs. Des critères durables, sociaux et économiques ne sont pas exagérés. Ils n'ont pas non plus passé la rampe»
Balthasar Glättli (Verts/ZH)

La ministre des finances Karin Keller-Sutter a de son côté dit comprendre les critiques. Mais il fallait engager la garantie de l'Etat pour rétablir la confiance. «Vu les circonstances, un rachat de Credit Suisse par UBS était la meilleure option», a-t-elle rappelé. (ats/jch)

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