«Le Conseil fédéral portera une énorme responsabilité en cas d'échec de la loi Covid». Dans une lettre envoyée le 18 mai aux Sept Sages et que watson a pu se procurer, le collectif #Quivapayerl'addition affirme qu'il ne peut pas appeler les cafés-restaurants à soutenir le texte sur lequel les Suisses devront se prononcer le 13 juin prochain. Une décision qui a de quoi étonner, sachant que la loi Covid leur garantit des indemnités financières. Alors, pourquoi ça coince? Les bistrots l'expliquent dans leur missive:
En clair, les restaurateurs, à l'instar d'autres indépendants, demandent au Conseil fédéral de supprimer ce seuil maximal de 20% du chiffre d'affaires qui ne suffit pas, selon eux, à couvrir leurs charges incompressibles. «Toute solution sera préférable à la limitation arbitraire des indemnisations», ajoute la lettre.
Le collectif va donc faire campagne contre la loi? Non, et c'est bien là où l'enjeu se corse pour eux. «On est coincés, la loi est clairement insuffisante, c'est du bricolage, mais si on appelle à voter contre, on fait le jeu de ceux qui s'opposent aux indemnités financières», admet Frédérique Beauvois, co-organisatrice de #Quivapayerl'addition.
Elle reconnaît que les restaurateurs n'auront d'autres choix que de glisser un oui, à contrecœur, dans les urnes le 13 juin prochain. Pour autant, hors de question pour eux d'être mis en avant comme les heureux bénéficiaires de cette loi durant la campagne. «On ne veut pas servir d'argument marketing pour un texte qui est clairement insuffisant pour le moment. On appelle donc le Conseil fédéral à revoir sa copie au plus vite.»