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«Un million de cas Covid cet été en Suisse»: le point en 7 graphiques

«Un million de cas Covid cet été en Suisse»: le point en 7 graphiques

Comme moins de personnes se font tester, le chiffre officiel sera toujours plus bas qu'en réalité.
Comme moins de personnes se font tester, le chiffre officiel sera toujours plus bas qu'en réalité.Image: keystone
Malgré l'accalmie estivale, le virus est toujours bien présent en Suisse. Après des semaines marquées par une baisse des cas et des hospitalisations, les indicateurs repartent à la hausse. Et les chiffres ne disent pas tout.
24.06.2022, 05:56
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Pour une bonne partie des Suisses, le Covid-19 n'est plus qu'un souvenir lointain. Remplacé par d'autres sujets d'actualité après la levée des dernières mesures, le virus a été définitivement achevé par l'arrivée de l'été. Du moins dans l'esprit des gens, car les experts ne cessent de le répéter: le Sars-Cov-2 est toujours bien présent.

De plus, les deux derniers étés pandémiques nous ont montré que le calme estival a été suivi par un rebond des infections. On n'en est pas encore là, l'été a officiellement commencé ce mardi. Il est pourtant utile, au vu de ce qui vient d'être dit, de jeter un coup d'oeil à la situation actuelle sur le front de la pandémie en Suisse.

Les infections

Le nombre de nouvelles infections est reparti à la hausse depuis la fin du mois de mai. La quantité de cas recensés varie fortement d'un jour à l'autre, mais l'augmentation est bien réelle. On est passé de 1080 cas signalés le 20 mai à 3918 un mois plus tard.

Mardi, les autorités sanitaires ont annoncé 24 704 nouvelles contaminations en sept jours, contre 16 610 la semaine précédente. Soit une hausse de 48,7% sur sept jours.

Cette hausse des cas intervient après plusieurs mois marqués par une baisse constante. Les nouveaux cas recensés diminuaient, en effet, depuis la mi-mars, période où jusqu'à 40 000 infections étaient signalées chaque jour.

La levée des dernières restrictions, le premier avril, ne semble pas avoir particulièrement impacté la courbe des cas, contrairement à la suppression du certificat Covid, un mois et demi auparavant, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous:

Considérer l'évolution des cas recensés depuis début février permet également de mettre en perspective les derniers chiffres: les 3918 infections signalées le 20 juin semblent peu impressionnantes quand on les compare aux 40 371 du 14 mars.

Pourtant, selon plusieurs experts, les chiffres actuels ne représentant de loin pas la totalité des cas réels, et la raison est très simple: avec la fin des règles d'isolement et de quarantaine, les gens se font beaucoup moins tester.

«Comme moins de personnes se font tester, le chiffre officiel sera toujours plus bas qu'en réalité», résumait l'épidémiologiste Nicola Low de l'Université de Berne a Keystone-ATS.

D'autres moyens existent pour évaluer le nombre des personnes effectivement contaminées, comme par exemple l'analyse des eaux usées. Sur la base de ces données, l'ex-présidente de la Task force scientifique Tanja Stadler estimait récemment que plus d'un million de personnes risquent d'être contaminées lors de la vague estivale.

D'après la spécialiste, le nombre actuel de cas est nettement plus élevé que durant les deux derniers étés.

Les hospitalisations

La vague Omicron l'a clairement montré: un grand nombre d'infections ne signifie pas forcément un grand nombre d'hospitalisations. Si le variant du virus provoque des formes moins graves de la maladie, le système sanitaire peut échapper à la surcharge même si les nouveaux cas battent des records, comme cela a été le cas l'hiver dernier.

Le nombre de patients admis chaque jour dans les hôpitaux est donc un critère plus important pour évaluer l'état de la situation pandémique en Suisse. Et les indicateurs sont à la hausse.

Les hospitalisations signalées sur sept jours sont passées de 131 à 251 lors de la dernière semaine. Cela correspond à une hausse 91,6%, mais les valeurs varient fortement d'un jour à l'autre, comme il est bien visible dans le graphique ci-dessous:

Les chiffres restent généralement bas. 40 personnes étaient hospitalisées le 3 mai, contre 173 le 14 mars. On est encore loin des niveaux du printemps.

Actuellement, 571 personnes se trouvent aux soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 71,00%. Les patients Covid-19 y occupent 3,70% des places disponibles.

Pour la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS), il n'y a pas d'urgence à agir. Pour l'instant, rien n'indique que le système de santé sera soumis à une charge particulière en raison de cette vague estivale.

La CDS continuera d'observer l'évolution de la situation et examinera des recommandations de mesures à l'attention des cantons si la situation devient tendue au niveau national ou suprarégional.

Les décès

Sur le front des décès, la tendance est à la baisse, même si la courbe n'est pas régulière. Les valeurs de ces dernières semaines oscillent entre zéro et quatre décès par jour.

Depuis le début de la pandémie, 13 380 personnes ont perdu la vie à cause du Covid-19 en Suisse.

Et nos voisins?

Pour résumer, les indicateurs pandémiques sont repartis à la hausse après plusieurs mois d'accalmie, même si la situation n'est pas encore jugée inquiétante. Et dans les pays voisins? Le graphique ci-dessous montre quelques exemples:

Si France et Italie suivent à peu près la même tendance que la Suisse, le Portugal présente une situation radicalement différente: les cas explosent.

Cette recrudescence d’infections au Covid-19 doit être imputée au nouveau variant BA.5, probablement plus contagieux que les autres couches du Sars-Cov-2. S'agit-il d'un aperçu de ce que nous allons vivre en Suisse les prochains mois?

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