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Covid-19

Covid en Suisse: 6 points sur la situation actuelle

Medical workers treat a patient with COVID-19 in the intensive care unit (ICU) at the University Hospital (CHUV) during the fifth wave of the coronavirus disease (COVID-19) pandemic, in Lausanne, Swit ...
Le manque de personnel pourrait devenir un problème dans les hôpitaux au cours des prochaines semaines.photo: KEYSTONE/Laurent Gillieron

Covid: Infections et hospitalisations stables, mais le problème est ailleurs

La semaine dernière, le nombre d'infections a diminué pour la première fois depuis longtemps. Les hospitalisations sont également restées constantes. Mais beaucoup de cas ne sont toujours pas recensés, et le personnel des hôpitaux pourrait commencer à manquer.
27.10.2022, 06:0530.10.2022, 11:55
Philipp Reich
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Depuis quelque temps, tout le monde connaît à nouveau au moins une personne qui a récemment attrapé le Covid-19, bien que le nombre de cas ait diminué la semaine dernière. Et ce ne pourrait être que le début de la vague automnale qui s'annonce.

En effet, la situation dans les hôpitaux est déjà qualifiée de «tendue». Et ce, notamment en raison du manque de personnel. Voici les six points les plus importants de la situation actuelle.

Que disent les chiffres?

Après une forte hausse du nombre de cas début octobre, la courbe s'est quelque peu tassée il y a une semaine, avec une augmentation de 7,1% seulement par rapport à la semaine précédente.

Cette semaine, l'Office fédéral de la santé publique de Suisse (OFSP) annonce même un recul de 16%. Le pire est-il déjà derrière? Pas vraiment, et les prochaines semaines devraient être décisives. Car il reste une ombre au tableau: le nombre de cas non recensés ne semble, lui, pas diminuer. Il faut donc continuer à considérer la quantité d'infections tout au plus comme un indicateur de la situation liée au Covid, mais ce même indicateur ne doit absolument pas être analysé tout seul.

Une analyse des eaux usées traitées dans les Stations d'épuration des eaux usées (Step) permet aussi d'évaluer la situation sanitaire. Si une forte concentration de coronavirus y est détectée, on peut alors s'attendre à une augmentation du nombre de cas. Fin septembre, les données de l'Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l'eau (Eawag) indiquaient encore une tendance à la hausse, mais entre-temps, on a plutôt constaté une surévaluation. Nous sommes encore loin des valeurs du début de l'année, les chiffres se rapprochent davantage de ceux de la vague estivale.

Step d'Aïre, Genève

Violet = ARN du Sars-CoV-2 dans les eaux usées en moyenne sur 7 jours. Bleu clair = nouveaux cas en moyenne sur 7 jours.
Violet = ARN du Sars-CoV-2 dans les eaux usées en moyenne sur 7 jours. Bleu clair = nouveaux cas en moyenne sur 7 jours.Image: EAWAG

Quel est le nombre de cas non recensés?

Comme mentionné ci-dessus, le nombre de cas non recensés reste très élevé (41,1%). Comme trop peu de tests PCR sont effectués, de nombreux cas passent inaperçus. De plus, beaucoup de personnes infectées se contentent d'un test antigénique rapide. Les experts estiment que la quantité de cas non recensés varie d'un facteur compris entre quatre et six. Ainsi, si environ 30 000 cas ont été déclarés la semaine dernière, ils seraient en réalité plutôt entre 120 000 et 180 000.

Autre facteur important: le taux de positivité. Au début de la pandémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait: «Pour obtenir une image aussi précise que possible de la situation épidémique, le taux de positivité devrait être inférieur à 5%. Or, depuis des mois, nous sommes bien au-dessus de ce chiffre».

Quelle est la situation dans les hôpitaux?

Les admissions à l'hôpital sont restées pratiquement stables au cours des deux dernières semaines (cette semaine: +0,9%, la semaine dernière: +1,3%). C'est une bonne nouvelle. Le taux d'occupation actuel des hôpitaux suisses se situe à 82,3% de leur capacité.

Petra Zalud, porte-parole de la Société suisse de médecine intensive (SSMI), affirme:

«L'évolution de la maladie chez des patients auparavant en bonne santé semble moins grave avec les variants viraux actuellement en circulation. En revanche, les patients à risque sont généralement aussi gravement touchés qu'avec les variants précédents.»

La porte-parole craint une aggravation de la situation dans les semaines à venir. Ainsi, outre les personnes atteintes du Covid, les cas graves de grippe saisonnière entraîneront une augmentation des hospitalisations pendant l'hiver.

Et les unités de soins intensifs?

Le 24 octobre, les services de soins intensifs de Nidwald (5 lits) et de Schaffhouse (6 lits) affichaient complet. La situation peut toutefois changer rapidement.

Actuellement, le taux d'occupation dans les unités de soins intensifs suisses est de 75,5%, les patients Covid ayant récemment légèrement augmenté.

La situation dans ces unités-là est parfois tendue. «Mi-octobre, environ 123 lits de soins intensifs certifiés n'ont pas pu être utilisés dans 30 hôpitaux», explique Petra Zalud. En cause: le manque de personnel. Ce qui nous amène au point cinq.

La faute à un manque de personnel

La situation dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs demeure pour l'heure sous contrôle. Mais le risque d'une pénurie de personnel existe bel et bien, et il peut encore augmenter à court terme à cause de maladies. Il y a environ deux semaines, l'association professionnelle de la branche avait exigé des mesures immédiates. En effet, chaque mois, environ 300 soignants quittent le métier.

Interrogée à ce sujet, la représentante de la SSMI déclare: «La situation dans les hôpitaux est critique, surtout en raison du manque persistant et croissant de personnel qualifié dans le domaine des soins, mais aussi dans le domaine médical».

Davantage de cas de Covid et de grippe, ainsi qu'un manque de personnel dans les professions de santé: à la SSMI, on attend donc les prochaines semaines avec une certaine appréhension.

«Cela peut éventuellement conduire à devoir de nouveau reporter des opérations non urgentes, faute de personnel qualifié»
Petra Zalud, porte-parole de la SSMI

Mais le problème ne se limite pas aux unités de soins intensifs, il a des répercussions ailleurs: «Souvent, les patients ne peuvent pas être transférés des soins intensifs vers les unités de surveillance continue ou d'autres unités, car ces dernières accusent aussi une pénurie de personnel». Enfin, les patients Covid qui doivent être isolés en vertu des mesures en vigueur entraînent une surcharge de travail pour le personnel.

Quelle est la situation à l'étranger?

Les courbes d'infection des pays voisins de la Suisse suivent une évolution assez similaire, même si la Suisse affiche un léger décalage. L'Autriche a enregistré la plus forte augmentation de cas à partir de la mi-septembre, mais semble avoir déjà dépassé le pic de la vague automnale: depuis le 10 octobre, les infections recensées quotidiennement diminuent à nouveau. Le nombre de cas est également en baisse en Allemagne, tandis que les nouvelles infections ont aussi légèrement reculé en France et en Italie.

Dans tous les pays voisins, les mesures sont toutefois actuellement un peu plus strictes que chez nous. En Allemagne, le masque FFP2 a fait son retour depuis le 1er octobre dans les transports publics longue distance, dans les hôpitaux et les cabinets médicaux. En Autriche, l'obligation de porter un masque dans les transports publics se limite à la capitale, Vienne.

En Italie, le port du masque obligatoire dans les transports publics a certes été supprimé fin septembre, mais elle reste en vigueur dans les établissements de santé. En France, le masque reste fortement recommandé dans les transports publics, les hôpitaux et les pharmacies.

Traduit de l'allemand par Valentine Zenker

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