Suisse
Covid-19

«Les Covid longs détruiraient la vie de milliers de Suisses»

Eine Pflegefachfrau prueft die Anzeige eines Bildschirms auf einer Intensivstation mit Covid-Patienten, waehrend einem Besuch von Bundesrat Alain Berset auf einer Intensivstation mit Covid-Patienten i ...
Le chef de l'OMS a appelé les nations du monde à mieux protéger les gens contre le Covid long.Image: KEYSTONE

«Le Covid long détruit des vies» et la Suisse s'est (mal) organisée pour lutter

Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, appelle à davantage de mesures contre les Covid longs et la Suisse a du retard à rattraper.
19.10.2022, 16:50
Petar Marjanović
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Le chef de l'Organisation mondiale de la santé a publié la semaine dernière une tribune peu remarquée dans laquelle il met en garde contre les conséquences des Covid longs. De telles conséquences à long terme détruiraient la vie ainsi que les moyens de subsistance de millions de personnes, selon le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Dans son commentaire, il a appelé les nations du monde à mieux protéger les gens contre ce phénomène. Des symptômes tels qu'une fatigue accablante, un «brouillard cérébral» ou un essoufflement en montant les escaliers: plusieurs dizaines de millions de personnes en souffriraient pendant des mois.

15.10.2022, Berlin: Tedros Adhanom Ghebreyesus, Generaldirektor der Weltgesundheitsorganisation (WHO), spricht zu Beginn der Verleihung des Virchow-Preises f�r Globale Gesundheit. In Berlin wird der i ...
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).image: keystone

Le texte a été publié dans le Guardian britannique qui mène depuis quelques jours une véritable offensive sur les conséquences mondiales et personnelles des Covid longs. Outre Tedros Adhanom Ghebreyesus, l'épidémiologiste américain Anthony Fauci a également pris la parole. Selon lui:

«L'un des aspects malheureux, stimulants et frustrants de la maladie est qu'il y a tant d'éléments qui ne correspondent pas à une évolution connue ou identifiable de la maladie»

Les données parlent d'elles-mêmes

Le chef de l'OMS ne le conteste pas non plus. Dans son texte, il précise lui aussi que les conséquences à long terme d'une infection coronale ne sont pas encore clarifiées sur le plan pathologique. Pour lui, cela ne signifie pas pour autant qu'il ne faut pas prendre au sérieux les symptômes classés sous le terme Covid long: les données sont certes minces, mais les chiffres disponibles montrent clairement que des millions de personnes en souffrent.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a donc formulé cinq exigences dans son appel à la communauté mondiale. Ces demandes vont dans les directions suivantes: informez les gens, prévenez les infections, collectez des données, faites de la recherche et garantissez les soins médicaux. Mais quelle est la position de la Suisse?

watson s'est renseigné, la semaine dernière, auprès de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Celui-ci ne se contente pas de déclarer de manière générale qu'il soutient les revendications de Tedros Adhanom Ghebreyesus. L'Office fédéral donne également un aperçu approfondi du travail de fond des autorités qui dure depuis des mois. Cette loquacité surprend, car on ne pouvait pas s'y attendre, du moins de l'extérieur: les personnes concernées se plaignent depuis plus d'un an que l'office fédéral ne prendrait pas au sérieux les symptômes de Covid long.

La Suisse ne participe pas aux données de l'OMS

Jusqu'à la demande de watson, on ne trouvait que peu d'informations sur les pages de l'OFSP, et ce, malgré une longue recherche. La situation devrait maintenant changer, comme l'explique l'Office fédéral: au cours de la dernière année et demie, une «offre de soins spécialisée relativement dense a été mise en place pour les personnes concernées». L'OFSP parle, de plus, de quarante offres de ce type. Cette liste devrait être «prochainement» mise en ligne sur Internet pour les personnes concernées.

La situation est moins bonne dans le domaine de la recherche. Ce point concerne la troisième exigence du chef de l'OMS: il a demandé une «collecte systématique des données» et un meilleur échange de données sur la plateforme de données propre à l'OMS. Son appel à ce sujet:

«J'invite instamment les pays à échanger des données afin de combler rapidement les lacunes en matière de connaissances»
Ein neues weisses BAG-Plakat mit der Verhaltensregel "Danke, dass Sie weitherin Abstand halten", "Merci de continuer a garder vos distances" im Umgang mit dem Coronavirus wird auf  ...
La Suisse garde ses distances par rapport à la plateforme de données de l'OMS.image: keystone

Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait l'éloge des pays riches qui fournissent déjà des données. Il a, toutefois, omis de mentionner que la Suisse, c'est-à-dire le pays où l'OMS a son siège principal, ne participe pas à la plateforme de données. L'Office fédéral de la santé publique le confirme:

«L'OFSP ne participe actuellement pas à l'échange de données sur la maladie post-Covid-19 via la plateforme de l'OMS»
Office fédéral de la santé publique

Les cantons ont une responsabilité

Des échanges sont en cours avec les «autorités sanitaires des pays voisins». L'OFSP explique également qu'il travaille à rendre les sources de données existantes plus accessibles. Parallèlement, l'OFSP déclare participer financièrement à une étude clinique et à cinq projets de recherche sur la maladie post-Covid-19.

L'OFSP n'entreprend pas grand-chose, mais il fait tout de même quelque chose pour aider les personnes touchées. Il ne faut pas y voir un reproche, car le fédéralisme préfère, en «temps normal», une répartition des tâches entre la Confédération et les cantons. Les cantons sont les principaux responsables des questions de santé. La Confédération peut aider en assumant des tâches de coordination et intervenir elle-même en cas d'urgence pendant les «situations particulières».

Cette situation d'urgence n'existe, cependant, pas actuellement. La Confédération et les cantons ont défini quatre scénarios différents, la situation actuelle correspondant au niveau 2:

«L'augmentation du nombre d'infections peut être maîtrisée avec les structures existantes»

En d'autres termes, il incombe actuellement aux cantons d'intensifier la demande pour une meilleure protection contre le Covid-19. Or, dans les cantons, les choses ne bougent guère, voire pas du tout.

Et si on devait porter le masque à vie? Décryptage en vidéo.
Video: watson
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Les revenus de l'AVS sont imposables: la Confédération et les cantons recevront ainsi plus de 700 millions d'impôts supplémentaires grâce à la 13ᵉ rente AVS. Les syndicats veulent récupérer cet argent pour l'AVS. Un conseiller national PLR va également dans cette direction.

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