Un peu plus d'un demi-million d'infractions ont été signalées par les autorités au cours de l'année 2021, 507 611 plus exactement. La plupart d'entre elles (81,8%) sont des infractions au Code pénal, alors que les autres relèvent de la loi sur les stupéfiants (11,9%) et de la loi sur les étrangers et l’intégration (6,2%). Dans les trois cas, les chiffres sont en baisse par rapport à 2020, ce qui confirme une tendance en cours depuis plusieurs années, comme le montre clairement le graphique ci-dessous:
Voici quelles sont les infractions les plus fréquemment recensées:
La répartition des violations de la loi en fonction des cantons se présente comme suit. A noter que, pour pouvoir les comparer, la carte ci-dessous montre le nombre d'infractions pour 1000 habitants.
Comme en 2020, Genève et Bâle-Ville se hissent au sommet du classement, avec, respectivement, 105,6 et 143,3 violations signalées pour 1000 habitants.
Si les chiffres globaux ne réservent pas de grosse surprise, des éléments inédits émergent d'une analyse plus détaillée. L'un d'entre eux concerne les cybercrimes, mot qui désigne en gros les infractions commises sur internet. Leur nombre a bondi de 24% par rapport à l'année dernière.
Cette augmentation était attendue, écrit lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Dans les faits, la hausse se traduit par un total de 30 351 infractions, soit 83 dénonciations en moyenne par jour. Comment l'expliquer? Les autorités mettent cela sur le compte de la numérisation croissante du quotidien et des conditions de vie durant la pandémie.
Le cybercrime se décline en une large palette d'infractions, allant du hacking à la pornographie interdite. La plupart des signalements concernent cependant une seule catégorie: les escroqueries qui représentent près de sept cas sur dix. Deux d'entre elles sortent clairement du lot:
La cybercriminalité économique domine largement le classement des dix délits les plus recensés en 2021. Dans le top 10, il n'y a que la pornographie interdite et le cybermobbing qui n'appartiennent pas à cette catégorie.
Les arnaques et les délits concernant le domaine de la cybercriminalité économique ne sont pas seulement les plus répandus. Ils sont également ceux présentant le taux d'élucidation le plus bas: seuls 29% d'entre eux sont résolus. A titre de comparaison, ce taux s'élève à 92% pour les cyberdélits sexuels.
Qui sont les victimes? Un peu plus de la moitié sont des hommes. Concernant l'âge, la répartition est la suivante:
Autre délit en hausse, les viols ont augmenté de 44 unités par rapport à 2020. Avec 757 cas signalés, il s'agit de la valeur la plus élevée recensée au cours de la dernière décennie.
Le nombre d'homicides a été l'un des plus bas depuis le début du relevé statistique en 1982, avec 42 cas l'an dernier. La majorité (54,8%) a été commise dans la sphère domestique où de nombreux autres délits ont été perpétrés: 19 341 infractions au Code pénal concernant la violence domestique ont été signalées en 2021, soit 4,7% du total.
Bien qu'en légère baisse par rapport à 2020, ce chiffre est le troisième le plus élevé signalé au cours des dix dernières années.
Si l'on jette un coup d'œil aux victimes, on remarque que les femmes sont surreprésentées. Les infractions les plus fréquentes sont les voies de fait, expression qui définit un comportement agressif ne causant pas de lésion corporelle. Suivent les menaces, l'injure et les lésions corporelles simples.
L'an dernier, 82 284 personnes ont été prévenues pour des infractions au Code pénal. Les mineurs représentent 13,3% du total. Et, contrairement aux adultes et aux jeunes adultes, leur nombre a augmenté par rapport à 2021.
Les mineurs commettent en majorité des infractions de moindre gravité, comme des dommages à la propriété sans vol (2260 prévenus), des vols à l'étalage (1890) ou des voies de fait (1057). Cependant, 3455 ont été dénoncés pour des actes de violence, soit une hausse de 2,7% sur un an.