Après la cyberattaque de Rolle, «il y a urgence» à agir, crient les députés
Les élus du Grand Conseil vaudois ne pouvaient pas rester insensibles. Et ils ne sont pas moins de 42 à avoir signé une interpellation et 27 un postulat. Leur but: Réagir en urgence à l’attaque informatique contre la commune de Rolle, révélée par watson mi-août. Depuis cette date, les révélations se sont succédé, montrant jour après jour l’ampleur des données personnelles volées et l’impuissance des autorités.
«Le canton a un rôle central à jouer, notamment dans le cadre de la Direction générale du numérique et des systèmes d'information (DGNSI), un pôle de compétence sur lequel nous devons pouvoir nous appuyer», a estimé l’écologiste David Raedler, auteur du postulat.
Il a poursuivi:
Pour l’élu et 26 autres cosignataires, l’Etat doit notamment:
- Former le personnel dans toutes les couches opérationnelles informatiques de l’apprenti à l’ingénieur reconnus par le système de certification suisse.
- Offrir aux administrations communales, ainsi qu'aux associations de communes, un réseau sécurisé pour ses applications de gestion des registres cantonaux et communaux (bâtiments, personnes, etc.).
- Assurer un standard minimum devant être respecté par les communes et associations de Communes, possiblement en validant les compétences des responsables informatiques des communes.
Avec leur postulat, les élus exigent entre autres que le canton de Vaud établisse «un plan directeur cantonal de cybersécurité pour maintenir les infrastructures et les logiciels jusqu’à l’échelon des communes et assurer un accès des citoyens aux cyber-prestations sécurisées».
Muni de plus de 20 signatures, le postulat est automatiquement envoyé en commission, qui devra se pencher sur la question.
Plein de questions!
Peu avant l’intervention de David Raedler, c’est la PLR Josephine Byrne Garelli qui a posé de nombreuses questions sur la cyberattaque de Rolle, elle qui estime qu’à la suite de cet événement, «si nuisible à la sphère privée», le Grand Conseil doit se saisir «urgemment» de cette thématique.
Ses questions posées en compagnie de 41 élus de tous bords politiques:
- De quoi les citoyennes et citoyens de Rolle doivent-ils se préoccuper en termes de sécurité internet au vu de la fuite de leurs données?
- Existe-t-il un risque d'action judiciaire à l'encontre de la commune de Rolle en lien avec la loi sur la protection des données?
- De quels conseils la commune de Rolle a-t-elle bénéficié de la part de la police cantonale?
- De nombreuses communes ont reçu depuis cette attaque plusieurs propositions d’assurances ou de services dédiés afin de remédier à des risques de cyberattaque: Quel soutien est apporté par le Canton en faveur de nos collectivités locales dans ce domaine?
- Quelles ont été les communications du Canton auprès des Communes depuis ces événements afin d'éviter la paralysation d'autres administrations communales?
- Est-ce que le Canton prévoit-il de proposer des formations en faveur des élus et du personnel des administrations communales à ce sujet?
Elle a martelé:
Le Conseil d’Etat a désormais 6 mois pour répondre à ces questions. (GCH)