La compagnie de danse contemporaine Alias est une nouvelle fois dans la tourmente. Son direct est accusé d'avoir abusé de sa position d'autorité pour commettre des attouchements sexuels sur plusieurs danseuses, révèle mardi le journal «Le Temps».
Parmi les multiples actes d'abus évoqués: massages, mains dans la culotte, jeux de pouvoir ou encore comportements insistants pour aboutir à une relation sexuelle.
Madeleine Raykov, danseuse ayant travaillé à de nombreuses reprises avec celui qui est également chorégraphe, raconte: «Il me touchait les fesses, les seins, partout. Je n’étais pas à l’aise, me demandais si c’était normal, mais je n’ai rien dit». Interrogé par Le Temps dans le bureau de son avocat à Genève, l'homme affirme ne pas se souvenir de ces «massages», qui avaient lieu après les répétitions.
L'enquête évoque également des changements d’attitude du chorégraphe envers les danseuses «qui lui plaisaient mais qui refusaient d’entrer dans son jeu». L'utilisation de son statut d'autorité pour arriver à ses fins est également abordé.
Confronté à ces témoignages, le directeur de la compagnie nie avoir favorisé certaines danseuses ou certains danseurs dans leur carrière parce qu’il ou elle lui plaisait. Avant d'ajouter: «Je n’ai jamais eu de comportements abusifs, mais je dois sincèrement me remettre en question, car des personnes semblent avoir mal vécu mes gestes ou paroles. Si certaines en souffrent encore aujourd’hui, si j’ai contribué d’une manière quelconque à générer un sentiment d’insécurité, j’en suis profondément désolé».
Dans un communiqué diffusé suite à la publication de l'article, le Syndicat Suisse Romand du Spectacle (SSRS) indique que plusieurs personnes lui ont également témoigné «leurs expériences avec ce même chorégraphe mentionnant d'autres potentielles situations abusives».
Le syndicat demande que la Ville de Genève fasse un audit et que des mesures de protection des professionnelles et professionnels soient prises «dans les plus brefs délais».
(hkr)