Cela fait des années que la collecte du PET, du verre et de la ferraille est fermement ancrée dans nos habitudes – mais qu'en est-il du plastique? De nombreuses régions proposent des collectes de plastique, mais il n'y a pas de système de collecte uniforme au niveau national.
Selon l'Association suisse des recycleurs de plastique, 900 communes collectent et recyclent déjà le plastique. Les offres des différentes entreprises de collecte diffèrent toutefois en fonction des régions et des organisations – d'une part en termes de prix, d'autre part en termes de matériel accepté dans la collecte.
L'analyse des ordures ménagères de l'Office fédéral de l'environnement (Ofev) indique qu'un «système uniforme de collecte des plastiques ménagers sur l'ensemble du territoire suisse» permettrait de recycler davantage de plastique à l'avenir. Swiss Recycle, l'organisation faîtière des systèmes suisses de recyclage et d'économie circulaire, travaille depuis un certain temps à la mise en place d'un tel système.
Les experts de l'Ofev accompagnent le processus, mais l'Office ne dirige pas l'opération. En effet, suite à une motion du conseiller national PLR Marcel Dobler, c'est une solution du secteur privé qui est développée.
Mais le système de collecte, initialement annoncé pour cette année, a pris du retard. Il est difficile de savoir combien de temps on devra encore patienter. Les experts du secteur estiment que le système ne sera pas installé dans tout le pays avant 2025 au plus tôt. Une demande adressée à Swiss Recycle est restée sans réponse mardi.
Quoi qu'il en soit, les premiers pas ont été effectués. Cet été, des dizaines de détaillants, de fabricants de denrées alimentaires, d'entreprises d'emballage et de collecte ont signé une déclaration d'intention. Ils s'engagent à mettre en place un système national.
Quelques principes de base y sont également formulés: il faut par exemple une communication harmonisée et un sac identique qui pourrait ensuite être étiqueté avec le logo des marques. Le recyclage devra être financé par une taxe sur les sacs, des contributions des entreprises et les recettes de la vente du plastique recyclé. De plus, les emballages devront être conçus de manière à pouvoir être recyclés le plus facilement possible.
Mais quel est l'intérêt de collecter le plastique séparément et de ne pas le jeter avec le reste des déchets dans l'incinérateur? Cette question fait régulièrement l'objet de discussions animées. Les partisans estiment que chaque kilogramme de plastique recyclé permet d'économiser environ 2,5 kilogrammes de CO2.
De son côté, Greenpeace est sceptique face au développement d'un tel système de recyclage du plastique. L'utilité écologique d'une collecte séparée du plastique serait faible, il s'agirait plutôt d'une «supercherie de l'industrie des déchets». L'organisation de protection de l'environnement renvoie à une étude réalisée en 2017 à la demande de plusieurs offices fédéraux, dans laquelle les auteurs concluent que:
Une nouvelle façon de collecter et trier les déchets plastiques présente certes un petit avantage écologique, mais l'exploitation du système est complexe et coûteuse. Greenpeace recommande donc plutôt un passage à un système basé sur des emballages à usages multiples et une réduction générale de la consommation de plastique.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci