Revenu en avril 2023 au faîte de la banque aux trois clés pour superviser l'intégration de Credit Suisse, Sergio Ermotti avait perçu 14,4 millions sur neuf mois, indique l'établissement dans son rapport annuel lundi.
Le salaire de base mensualisé du patron est demeuré stable à 208 333 francs. La part variable annuelle s'est amenuisée à 12,10 millions, contre 12,25 millions un an plus tôt - à titre de comparaison, le prédécesseur de Sergio Ermotti, le Néerlandais Ralph Hamers, avait encaissé 12,6 millions en 2022. UBS n'avait pas communiqué sur sa rémunération pour les trois premiers mois de 2023.
Le président Colm Kelleher a de son côté encaissé 5,5 millions, contre 4,7 millions un an plus tôt. L'enveloppe dévolue au conseil d'administration dans son intégralité a enflé de près de 900 000 francs à 16,0 millions. La rémunération de l'ensemble de la direction a marginalement enflé de 3 millions à 143,6 millions. Fin décembre, le comité exécutif comprenait encore quinze membres, un de moins que douze mois auparavant.
La publication du rapport annuel lundi coïncide presque avec la date anniversaire des deux ans du rachat forcé de l'ex-numéro deux bancaire helvétique par le numéro un, le dimanche 19 mars 2023.
Il reste à voir comment évolueront les rémunérations, une fois qu'aura été mené à bien le vaste chantier de l'assimilation de Credit Suisse. La prochaine étape majeure est agendée au trimestre prochain, avec la migration prévue des comptes d'un million de clients.Répétant à l'envi que le processus «suit son cours», les stratégistes du béhémoth bancaire espèrent finaliser le gros oeuvre d'ici la fin de l'année prochaine. A terme, le rapprochement doit déboucher sur des économies de 13 milliards de dollars, destinées à ramener les dépenses à 14 milliards en 2027.
Empêtrée dans des scandales à répétition pendant plusieurs années, Credit Suisse avait vu sa situation se détériorer rapidement fin 2022, subissant une hémorragie de capitaux et se retrouvant au bord de la faillite. Dans le cadre du plan de sauvetage dévoilé le 19 mars 2023 par les autorités helvétiques, UBS avait accepté de reprendre sa rivale malheureuse pour 3 milliards de francs, après avoir obtenu d'importantes garanties financières de la part de la Confédération et de la Banque nationale suisse.
La manoeuvre s'était soldée par une explosion spectaculaire du bénéfice comptable sur le trimestre suivant, à la faveur d'un écart d'acquisition négatif à hauteur de près de 29 milliards de dollars par rapport au prix effectivement réglé. (mbr/ats)