Suisse
Economie

Trisa va mal et investit pour sauver ses brosses à dents

Cette marque suisse culte investit massivement pour survivre

Le fabricant suisse de brosses à dents Trisa fait face à de nombreux défis à cause de l'inflation qui a frappé l'Occident ces derniers mois. Malgré les secousses, l'entreprise maintient sa stratégie.
10.05.2024, 06:0810.05.2024, 06:08
Gregory Remez / ch media
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Plus de 90% des brosses à dents fabriquées par Trisa dans le canton de Lucerne sont exportées. L'Europe occidentale et l'Amérique du Nord comptent parmi les principaux marchés d'exportation. L'entreprise est donc tributaire du climat de consommation dans ces pays. Et l'inflation persistante a rendu cette situation difficile.

Aux Etats-Unis, par exemple, les consommateurs ont le moral en berne depuis des mois. En avril, il a atteint son niveau le plus bas depuis juillet 2022. Parmi les raisons invoquées par l'institut qui sonde chaque mois le moral des consommateurs figure le fait que les consommateurs jugent moins positivement la situation actuelle du marché du travail.

Chez Trisa, ces tendances se confirment. En ce qui concerne l'exercice écoulé, les responsables parlent d'un «environnement de marché exigeant avec des taux d'inflation élevés sur de nombreux marchés et une conjoncture en perte de vitesse». Alors que le marché suisse s'est montré solide, les chiffres d'affaires ont baissé sur les marchés d'exportation. Le franc fort a fait le reste.

En conséquence, le chiffre d'affaires du groupe Trisa en 2023 a diminué de 4,5% par rapport à l'année précédente, pour atteindre 217,7 millions de francs. Le bénéfice net a, lui aussi, nettement baissé, passant de près de 12 à 7 millions de francs.

«Le plus gros investissement depuis des années»

Adrian Pfenniger, à la tête de Trisa depuis 2005, affirme que le début d'année était pourtant de bon augure. Face à l'environnement économique et géopolitique incertain, l'entreprise maintient sa stratégie sans faiblir. L'orientation du groupe vers différents secteurs d'activité et marchés a fait ses preuves. Outre le secteur clé des soins bucco-dentaires, qui représente près de 70% du chiffre d'affaires, Trisa mise depuis longtemps sur les produits de soins et de beauté et les distribue dans près de 80 pays.

Adrian Pfenniger, CEO de Trisa : «Les droits de douane nous touchent de plein fouet». Adrian Pfenniger, à la tête de Trisa depuis 2005.
Adrian Pfenniger, le directeur général de Trisa.

La foi en l'avenir est soulignée par la somme d'investissements importants que Trisa a consacrée l'année dernière à la modernisation du siège de l'entreprise et de la production à Triengen. L'entreprise familiale a investi environ 30 millions de francs dans le développement de produits, de nouvelles machines et plusieurs rénovations de bâtiments. De plus, la filiale de Trisa, Ebnat, a acquis un bâtiment industriel existant sur le site saint-gallois de Wattwil afin de simplifier la logistique.

Adrian Pfenniger souligne:

«Il s'agit des plus gros investissements depuis des années. Suite aux rénovations et aux déménagements, la production a même dû être réduite de manière ponctuelle. Nous avons dû en partie préproduire et stocker des produits.»

Plus de produits en matières recyclées chez Trisa

Depuis des années, la modernisation du site de production de Trisa passe aussi par l'extension de l'installation solaire. Cela fait plus de deux décennies que l'entreprise de Trisa a vissé la première installation photovoltaïque sur le toit d'un hall de production; elle faisait ainsi partie des pionniers. L'année dernière, la plus grande extension des installations photovoltaïques a eu lieu. Adrian Pfenniger l'appelle la «deuxième vague solaire».

L'objectif est d'étendre continuellement la surface solaire «jusqu'à ce que tous les toits soient pleins». Des projets sont prévus en conséquence pour l'année en cours.

En ce qui concerne la gamme de produits, Trisa veut également maintenir le cap. L'utilisation croissante de matériaux recyclés dans les produits et les emballages des segments de l'hygiène buccale, des soins capillaires et de l'entretien ménager est très bien accueillie par les clients, explique Adrian Pfenniger, qui cite en exemple les brosses interdentaires à manche en papier lancées l'année dernière.

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