L'Autorité italienne de la concurrence (AGCM) publie mardi les raisons qui ont conduit à l'ouverture d'une enquête approfondie sur le projet de rachat de Vodafone Italia par Swisscom pour 8 milliards d'euros.
Le gendarme de la concurrence transalpin note qu'un rapprochement entre Swisscom et Vodafone Italia est susceptible de venir perturber une kyrielle de marchés des télécommunications, tant dans les domaines fixes que mobile et destinés à des clients privés, commerciaux, ou même à l'administration publique.
L'AGCM a notamment tenu compte de commentaires formulés par les concurrents Open Fiber, TIM, Poste Italiane, Fibercop, Iliad Italia, Retelit, ainsi que par l'Association italienne des fournisseurs d'accès à internet. Ces remarques concernaient les dotations en fréquences pour les services de télécommunications mobiles, le dépassement du plafond de 100 MHz pour les bandes de 3,4 à 3,8 GHz utilisés pour la 5G, ou encore une restriction de l'accès aux infrastructures physiques du réseau mobile.
Vodafone Italia fait en effet partie avec TIM et Wind Tre des propriétaires d'infrastructures, sur la base desquelles opèrent des acteurs virtuels comme Poste Mobile.
Vodafone Italia jouit en outre d'une position dominante dans le domaine de l'itinérance téléphonique "avec une part supérieure d'environ 10 points de pourcentage sur son principal concurrent TIM". Selon un tableau, Vodafone Italia détient entre 45 à 50% de ce marché.
Interrogé, le géant bleu a une fois répété comme il y a une semaine suite à l'annonce de l'enquête qu'il n'y avait rien d'inhabituel à ce qu'un gendarme de la concurrence procède à un examen de phase II. L'opération a été annoncée en mars dernier, rappelle l'opérateur, qui «a obtenu le financement du prix d'achat de 8 milliards d'euros en mai 2024». Le géant bleu a reçu l'approbation sans réserve de la présidence du Conseil des ministres en Italie (législation Golden Power) et de la Commission suisse de la concurrence.
Le rapprochement suit son plan de route et la finalisation de la transaction reste agendée au 1er trimestre 2025. (lal/ats)