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Comment les changements climatiques vont-ils perturber les eaux suisses? La communauté scientifique a présenté ce mardi les grandes conclusions d'une gigantesque étude nationale et voici ce qu'il faut en retenir.
16.03.2021, 18:5117.03.2021, 14:53
Les menaces sont connues. Pénurie d'eau en été, hausse des dangers naturels ou biodiversité menacée: tels pourraient être les effets du changement climatique sur les ressources hydriques. Pour échapper au scénario catastrophe, la Confédération a chargé l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) en 2014 d'analyser ce qu'il se passait dans nos lacs, glaciers, torrents et autres réserves d'eaux souterraines. Presque 7 ans plus tard, et après avoir sollicité 15 instituts suisses de recherche, les résultats du projet Hydro-CH2018 sont alarmants. «Sans mesures de protection du climat, les débits des rivières seront, à la fin du siècle, en moyenne 30% plus élevés en hiver et 40% plus bas en été. Les températures des cours d’eau, quant à elles, augmenteront d’environ 5,5°C en été» précise l'OFEV.
- Les changements climatiques mèneront vers une diminution de l'eau de fonte, et in fine, une modification du régime hydrique.
La limite des chutes de neige s'élèvera et les précipitations hivernales tomberont plutôt sous forme de pluie. Les étés deviendront plus chauds et les glaciers continueront de diminuer. Cette baisse de quantité de neige et de glace entraînera la diminution des réserves d'eau pour l'été.
Conséquence: La diminution du débit d'eau en été entraînera une baisse de production des centrales hydroélectriques. L'énergie solaire pourra alors constituer une source alternative d'électricité. - Comme les étés deviennent plus secs, des pénuries estivales d'eau seront possibles.
Conséquence: Ce manque d’eau en été se fait essentiellement sentir dans les secteurs de l'agriculture, de la navigation et de l'industrie.
- La biodiversité souffrira du réchauffement des eaux. La hausse de la température de l’eau et la fréquence accrue de l’assèchement des petits cours d’eau mettront en difficulté les organismes vivant dans les eaux et aux abords de celles-ci. Le brassage des lacs se fera plus rarement en entier, et ces derniers manqueront d’oxygène.
Conséquence: Les poissons, comme la truite de rivière, préfèrent les eaux froides et se font plus rares en plaine.
- Les travaux de recherche révèlent aussi une augmentation des dangers naturels, comme les inondations et les glissements. Le dégel du pergélisol en montagne et la fonte des glaciers affaiblissent la stabilité des pentes.
Conséquence: Les constructions à haute altitude sont de plus en plus compliquées.
Est-ce grave docteur?
Des possibilités d'adaptations existent et correspondent à la stratégie adoptée par la Confédération en 2012. Il est toutefois «essentiel» que la Suisse prenne d'autres mesures afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et, ainsi, freiner le réchauffement climatique.
«La Suisse restera «le château d'eau de l'Europe» parce que la quantité d'eau annuel ne devrait que très peu varier. Par contre, c'est la répartition saisonnière des eaux qui, elle, va changer dans quasiment toutes les régions de Suisse»
Emmanuel Reynard, professeur de géographie physique à l'Université de Lausanne
En août 2020, le Conseil fédéral a adopté un plan d’action qui prévoit des diverses mesures à mettre en œuvre d’ici 2025. L'implantation par exemple d'espaces verts et de plans d’eau peuvent contribuer à faire baisser les températures. En plus des décisions fédérales, la régulation aux échelles cantonales et communales sera déterminante. Ce n'est qu'en modifiant la gestion de l'eau que l'on pourra garantir son accès à l'ensemble de la population et de ses activités. (ats/jap)
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